Nous ne sommes pas encore en mesure de fournir une évaluation détaillée du session des concours de sélection d’enseignants de 2024, les résultats finaux ne seront pas disponibles avant l’été. Cependant, les premières indications ne promettent pas une amélioration significative par rapport à 2023. Après que 3100 postes sont restés vacants en 2023 et 4000 en 2022, il est clair que certains postes d’enseignants ne seront pas pourvus pour l’année scolaire 2024, forçant ainsi le ministère à faire appel à des travailleurs contractuels.
D’après les premiers résultats recueillis par Le Monde en collaboration avec le site de gestion de concours Cyclades, plusieurs centaines de postes sont actuellement sans titulaires dans le secteur du premier degré, et environ 90 dans le second degré. Ces chiffres sont susceptibles d’augmenter, le nombre d’admis étant inférieur au nombre d’admissibles, une fois les concours accomplis. Après la baisse d’inscriptions entre 2021 et 2022 suite au déplacement du concours au terme de la deuxième année de master, la tendance ne semble pas s’inverser. Étant donné cette situation, le gouvernement envisage une réforme de la formation et le déplacement des concours à la fin de la licence pour remédier à ce problème dans les années futures.
Déjà en automne 2023, l’allongement de plusieurs semaines de la période d’inscriptions n’indiquait pas un retournement de situation. La publication en janvier du nombre d’inscrits aux concours externes – ceux passés par des personnes n’appartenant pas à la fonction publique – a confirmé une tendance à la baisse. Par exemple, Les concours de sélection des professeurs des écoles ont attiré 42800 inscrits en 2024 contre 43,350 en 2023. Pour les Capes externes, 20755 étudiants se sont inscrits contre 20832 en 2023. Il y a eu des baisses de 30% à 40% selon les concours par rapport à 2021.
La crise systémique traversée par le métier est clairement reflétée dans les résultats d’admissibilité récents. Bien que le panorama diffère d’une discipline à l’autre, comme les années précédentes, trois académies persistent à rencontrer des défis : la Guyane, Créteil et Versailles. Ces deux dernières sont d’ailleurs celles qui ont le plus grand besoin de recrutement dans le pays. En effet, en 2024, l’académie de Créteil prévoit 733 candidats admissibles pour 1 037 postes, tandis que l’académie de Versailles prévoit 744 candidats admissibles pour 1 230 postes, et la Guyane 61 candidats admissibles pour 152 postes. Les efforts déployés pour augmenter les réserves de candidats dans les académies franciliennes au moyen de concours supplémentaires ces dernières années ne suffiront qu’à combler une portion de ces lacunes.
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