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15 mai 2024 16 h 07 min

« Interpol émet notice rouge contre Amra »

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Suite à l’évasion d’un criminel récidiviste pendant une attaque mortelle contre le véhicule de transport qui le transportait, Interpol a publié une demande internationale pour sa localisation. Les autorités françaises sont à la recherche de Mohamed Amar, surnommé « la Mouche », qui s’est échappé lors de l’incident dans l’Eure mardi. L’organisation de coopération policière internationale, basée à Lyon, a partagé cette information sur le réseau social X mercredi 15 mai.

Le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré mercredi que des ressources « considérables » sont utilisées non seulement pour retrouver le fugitif, mais également pour localiser le gang qui l’a aidé à s’échapper. Plus de 450 policiers et gendarmes, équipés de ressources pour une « coopération internationale”, ont été déployés mardi dans le département de l’Eure uniquement pour conduire la chasse à l’homme. D’après le Ministre, de nombreuses preuves judiciaires ont été découvertes qui aideront à l’identification des coupables.

Malgré la fin du plan Epervier, une opération de grande envergure lancée immédiatement après l’attaque et permettant une durée maximale de quatre heures, des efforts continuent d’être déployés pour rechercher l’évadé et ses complices. L’équipe du GIGN, qui a été envoyée sur les lieux, reste active dans la chasse à l’homme.

Au ministère des affaires intérieures, le ministre a exprimé son indignation face à l’agressivité de cette attaque, qui a causé la mort de plusieurs pères de famille dans notre société. Il qualifie l’incident de « brutale ».
Le fugitif, Mohamed Amra, âgé de 30 ans, a été condamné treize fois jusqu’à présent, mais aucune de ces condamnations n’était due à une infraction aux lois sur les stupéfiants, selon Laure Beccuau, procureure de Paris.
Le mercredi, de nombreux gardiens de prison en France ont déclaré une journée de grève « prisons mortes », en référence à la dangerosité de leur métier. Ils ont observé une minute de silence en mémoire des deux collègues tués à 11 heures. Les syndicats ont été reçus par Eric Dupond-Moretti, le ministre de la justice, à 13 heures.
Nadia Chekhad, du syndicat UFAP-UNSA, a commenté lors d’un rassemblement à la prison de Lyon-Corbas que « La famille pénitentiaire est en deuil, c’est un carnage ». Dans cette prison, seul un « service minimum » a été prévu pour mercredi. Des manifestations similaires se sont déroulées dans plusieurs établissements pénitentiaires français comme Toulouse-Seysses, Montpellier, Nîmes, Villeneuve-sur-Lot, Meaux, Caen, Rouen, Strasbourg, Mulhouse-Lutterbach, Dijon, Roanne, Riom et dans les dix-sept prisons des Hauts-de-France.

« La tristesse est omniprésente, nous ne sommes pas rémunérés pour être pris pour cible », a affirmé Côme Dembelle, surveillant et représentant UFAP-Pénitentiaire à Montauban.

Environ 60 gardiens de Caen envisageaient une journée sans activités pour les prisonniers, se limitant aux promenades et aux repas. « Le plus dur, c’est que nous avons travaillé avec eux [les victimes] », a partagé Bruno, de l’UFAP-UNSA – Justice à Caen, qui n’a pas voulu révéler son nom de famille. « Nos malheureux collègues n’ont pas pu riposter », a-t-il jugé.

A Fleury-Mérogis (Essonne), près de 200 manifestants ont érigé des barrières avec pour consigne « blocus total : pas de visites, pas d’activités, pas de transferts vers les tribunaux ». « Si nous devons, nous bloquerons pendant une semaine, un mois », a averti Florence Tahboub, secrétaire locale l’UFAP-UNSA – Justice, exprimant son « exaspération ».

Les syndicats demandent l’introduction de véhicules blindés, de fourgonnettes non descriptives pour éviter d’être des « cibles » et d’armes appropriées face à des attaquants équipés « d’armes de guerre ». Ils sollicitent également une augmentation des vidéoconférences pour réduire les transferts des détenus.

« Nous disposons toujours [des véhicules blindés] pour le transport des valeurs mais jamais pour le transport des agents, cherchez l’erreur », a déclaré Jamel, 45 ans, délégué SPS à la maison d’arrêt de l’Elsau à Strasbourg. « Nous sommes considérés comme de la chair à canon », renchérit Sébastien Thévenin, syndicaliste UFAP à la maison d’arrêt de Dijon.

Selon plusieurs gardiens de prison, le personnel pénitentiaire est profondément malheureux. Les raisons de leur mécontentement sont le manque d’effectifs, la surcharge de travail, l’augmentation des heures supplémentaires et les tensions croissantes avec les prisonniers en raison de la surpopulation. Guillaume Pottier, responsable de l’UFAP-UNSA pour les Hauts-de-France, exprime son inquiétude face à l’escalade des conflits et des agressions, qu’elles soient physiques ou verbales.

Par ailleurs, une mission sera mise en place par la commission des lois de l’Assemblée nationale pour examiner les procédures de transfert et d’extraction de l’administration pénitentiaire, a déclaré Sacha Houlié, son président. Celui-ci précise que la mission flash devra dresser un bilan de la situation et proposer des suggestions d’améliorations. Sacha Houlié a insisté sur l’importance d’écouter les revendications des agents pénitentiaires pour la sécurité des détenus et des citoyens personnel.

Hubert Gratraud, délégué du FO-Justice au centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan, souligne le besoin d’une prise de conscience urgente des risques encourus. Pour lui, il est essentiel d’avoir plus de ressources et de formations pour faire face à toutes les situations possibles sur le terrain.

Marion Maréchal-Le Pen, candidate de Reconquête aux élections européennes, s’est rendue en Gironde mercredi matin. En s’adressant à la presse, elle a exprimé la nécessité d’écouter les préoccupations des agents et de prendre en compte leur souffrance, dénonçant ainsi une « défaillance étatique ». François-Xavier Bellamy, leader de la liste des Républicains, s’est rendu à Fresnes (Val-de-Marne) pour exhorter à mettre fin à cette « incapacité publique ».

La grève des agents pénitentiaires a des répercussions sur les procédures judiciaires. À Aix-en-Provence, le procès de la vendetta de Bastia-Poretta a été ajourné jusqu’au mardi 21 mai car il n’était pas possible de déplacer les accusés détenus depuis leur cellule. Jean-Yves Martorano, président de la cour d’assises, a annoncé cette suspension pour garantir l’intégrité, le calme des débats et la sécurité de tous.