La carrière de Hubert Falco, l’ancien maire de Toulon, a été sévèrement freinée suite à une condamnation en appel le mardi 14 mai. Cette condamnation marquante a ouvert la voie à la lutte pour lui succéder. Falco, 76 ans et ancien membre des Républicains, soutenait Emmanuel Macron. Des irrégularités dans sa conduite en tant qu’élu lui ont valu une interdiction d’éligibilité de cinq ans.
Il n’était pas présent lors du verdict à la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Bien que sa peine de prison suspendue ait été réduite de moitié à dix-huit mois, son interdiction d’éligibilité de cinq ans a été confirmée. Cette peine est liée à des repas et des frais de blanchisserie payés injustement par une institution qu’il ne dirigeait plus, le conseil départemental du Var.
Cette peine d’inéligibilité est entrée en vigueur immédiatement, un fait qui avait causé un choc quand il a été révélé il y a un peu plus d’un an. Suite au jugement en première instance, Falco avait perdu ses responsabilités en tant que maire de Toulon et président de sa métropole.
La décision a également entraîné une amende de 30 000 euros pour Falco. Cependant, le conseil départemental du Var ne recevra pas de compensation pour les dommages subis, car ils ne se sont jamais déclarés comme partie lésée.
Selon l’avocate générale Régine Roux, M. Falco a manifestement négligé « son devoir de probité ». Un pourvoi en cassation a été déposé par sa défense.
Il a été reconnu coupable par le tribunal d’avoir mangé gratuitement pendant plusieurs années à la cantine du conseil départemental du Var, bien qu’il n’en était plus le président depuis 2002. De plus, il a bénéficié de repas chez lui, préparés par le personnel de cuisine du département et servis par deux maîtres d’hôtel employés par le département, sans oublier des frais de nettoyage à sec toujours aux dépens des contribuables.
La somme de ces détournements a été estimée à plus de 60 000 euros pour la période de 2015 à 2018 seul. L’affaire est devenue célèbre sous le nom de « l’affaire du frigo de Falco », puisque les repas étaient gardés dans un frigo dédié à cela.
Cette condamnation en appel rend douteuse sa candidature aux élections municipales de 2026, où l’extrême droite, avec une forte présence dans le Var, est en attente. Cependant, son avocat, Me Thierry Fradet, a annoncé qu’il ferait appel pour « défendre l’honneur » de son client.
Il a bien indiqué que l’appel « devrait durer à peu près un an ». Il a ajouté : « Nous saurons définitivement après cet appel, sur lequel nous fondons beaucoup d’espoir. » Soit un an avant les élections locales. En 2001, Hubert Falco avait ravi Toulon à l’extrême droite. Il a depuis dominé sans contestation, étant réélu dès le premier tour à trois reprises.
« C’est le début d’une époque de transparence », a-t-il déclaré.
Suite à cette détermination, Toulon est rapidement devenu le théâtre de vives réactions. Il est évident que la lutte pour la succession a commencé. « La ville a cessé d’être gérée depuis un an. Nos dirigeants actuels agissent davantage comme des remplaçants », déclare avec véhémence Amaury Navarranne, le leader de l’opposition municipale du Rassemblement national, à l’Agence France-Presse. Il réclame un « retour immédiat aux urnes » pour clarifier la situation.
Cependant, la mairesse Josée Massi, qui a succédé à Hubert Falco il y a un peu plus d’un an, a affirmé dans une déclaration qu’elle terminerait son mandat et se préparerait fermement pour les élections de 2026. Mme Massi a rendu hommage à un «grand maire avec une carrière politique exceptionnelle» et le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a exprimé ses salutations chaleureuses à son «ami».
Laure Lavalette, députée du Var et porte-parole largement médiatisée du groupe RN à l’Assemblée nationale, s’est engagée auprès des habitants de Toulon à «jouer son rôle dans la refonte nécessaire de notre magnifique ville». «Cette dernière confirmation judiciaire doit symboliser l’inauguration d’une nouvelle ère de transparence et d’exemplarité à Toulon», a réagi la conseillère municipale d’opposition et ancienne députée de la République En Marche, Cécile Muschotti.