Le commerce illégal d’espèces sauvages continue de faire des ravages, avec plus de 4000 espèces animales et végétales sauvages victimes de ce fléau chaque année. Diverses espèces, des coraux aux éléphants, en passant par les reptiles et les perroquets, sont abattues et vendues pour diverses utilisations, notamment alimentaires, médicinales, ou encore en tant qu’animaux de compagnie ou objets de collection. Entre 2015 et 2021, plus de 140 000 saisies illégales ont été enregistrées dans 162 pays, totalisant plus de 13 millions de spécimens et environ 16 000 tonnes de produits.
Selon la troisième édition du rapport mondial sur les crimes relatifs aux espèces sauvages publié le 14 mai par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le commerce illégal d’espèces sauvages se classe au troisième rang des activités les plus lucratifs dans le monde, juste après les trafics de drogues et d’armes. Cette évaluation est basée non seulement sur les registres des saisies effectuées par les forces de l’ordre, mais aussi sur les enquêtes de terrain et un ensemble de données et d’études variées. Le rapport analyse les multiples facettes du trafic d’espèces sauvages – de la collecte à la distribution, en passant par le transport, la vente, l’achat et même la possession de spécimens vivants – et ses conséquences dévastatrices sur l’environnement.
Ghada Waly, la directrice de l’ONUDC, alerte que la criminalité environnementale est un problème mondial qui menace la survie de nombreuses espèces. Selon elle, le trafic d’espèces menacées a des conséquences néfastes à plusieurs niveaux, notamment sur les écosystèmes, la lutte contre le réchauffement climatique, la sécurité des communautés et la stabilité mondiale.
La surexploitation des espèces est considérée comme la deuxième cause majeure de la perte de biodiversité selon la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction liste plus de 3 200 de ces espèces, parmi les 4 000 concernées par le trafic illégal.
La collecte illégale a conduit à l’extinction de plusieurs types de plantes succulentes en Afrique du Sud. De plus, le commerce illicite a entraîné une réduction marquée de la population d’orchidées, y compris celles qui viennent d’être identifiées. Les collectionneurs sont disposés à dépenser des milliers de dollars pour acquérir un spécimen rare. L’extinction de différentes espèces de reptiles, de poissons et d’oiseaux à cause de ces activités criminelles a également été notée.