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14 mai 2024 22 h 10 min

Höcke, dirigeant d’extrême droite, condamné en Allemagne

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Le mardi 14 mai, Björn Höcke, l’une des personnalités les plus extrêmes du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), a été condamné par le système judiciaire allemand. Il a été condamné à payer une amende de 13 000 euros pour avoir employé un slogan nazi. M. Höcke a été jugé à Halle, en Saxe-Anhalt, où il avait délibérément utilisé le slogan nazi « Alles für Deutschland » (« Tout pour l’Allemagne ») lors d’un rassemblement électoral à Mersebourg, dans le même Land, en 2021.

Ce slogan était utilisé par les SA, la branche paramilitaire du parti nazi qui a joué un rôle crucial dans l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler. En Allemagne, l’utilisation de slogans et de symboles nazis est strictement interdite par la loi. Bjoern Höcke, qui a 52 ans et est actuellement le leader de l’AfD en Thuringe dans l’est du pays, a déclaré ne pas savoir que cette phrase était un slogan nazi.

Le procureur avait également demandé à M. Höcke de verser 10 000 euros à une organisation à but non lucratif. Cependant, les déclarations du chef de l’AfD, selon lesquelles il ne connaissait pas le caractère nazi de la phrase, ont été jugées par le procureur, Benedikt Bernzen, comme « ni crédibles ni compréhensibles ».

En outre, M. Höcke devait également être jugé pour une deuxième accusation, après avoir crié « Tout pour…” et avoir encouragé le public à répondre « Allemagne », lors d’un rassemblement de l’AfD en Thuringe en décembre. Cependant, le tribunal a décidé de diviser les procédures, car la défense n’avait pas eu assez de temps pour se préparer.

M. Höcke, une des figures les plus contestées de l’AFD, avait encouru une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans. Toutefois, dès le commencement du procès, le juge Jan Stengel avait annoncé qu’une amende serait une mesure punitive adéquate si M. Höcke était jugé coupable.

Ceci se produit alors que l’Alternative für Deutschland traverse plusieurs scandales qui ébranlent sa popularité en amont des élections européennes du 9 juin. Fondé en 2013, ce parti populiste anti-immigration constituait une force puissante dans les sondages au début de l’année. Il nourrissait des espoirs de victoire lors de ces élections ainsi que lors de trois élections régionales en septembre dans l’est du pays qui est perçu comme son bastion.

Toutefois, en janvier, la participation de certains membres de l’AFD à une réunion de l’extrême droite, où un projet d’expulsion massive de personnes d’origine étrangère a été discuté, a déclenché l’indignation nationale. Cela a été suivi par l’ouverture d’une enquête en avril pour de présumés financements russes et chinois envers le haut de la liste de l’AFD pour le vote européen.

Les services de renseignement allemands ont étiqueté M. Höcke comme un extrémiste. Il a, par le passé, défini le monument de la Shoah à Berlin comme un « mémorial de la honte » et a insisté pour un « revirement à 180 degrés » de la culture de la mémoire en Allemagne.

A cause de positions radicales, l’AFD de Thuringe, tout comme celle de Saxe-Anhalt, a été mise sous la « surveillance systématique » des services de renseignement régionaux. Le tribunal de Münster en Rhénanie-du-Nord-Westphalie a, lundi, donné l’autorisation de continuer la surveillance de tout le parti, refusant ainsi la demande de l’AFD pour annuler son étiquetage en tant que « suspect d’extrémisme ».

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