Selon une revue des critères importants, l’image du système éducatif français dressée est plutôt optimiste par rapport à ce qui est généralement présenté dans les médias et dans les débats politiques lors des comparaisons internationales. Cette revue souligne également les nombreux objectifs et intentions de l’éducation, qui vont bien au-delà du simple « niveau » des étudiants, un point souvent au centre des discussions publiques.
Dans le cadre des cinq objectifs de l’Union européenne (UE) en matière d’éducation et de formation à atteindre d’ici 2030, suivis statistiquement, la France a déjà surclassé trois de ces objectifs. Cette performance est notable alors que la moyenne générale des pays de l’UE n’a encore atteint aucun de ces buts, comme le souligne un rapport de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) publié le 7 mai.
La France se démarque par rapport à ses voisins européens en ce qui concerne le taux de scolarisation des jeunes enfants, la diminution du nombre de jeunes qui quittent prématurément le système éducatif, et l’accès aux diplômes de l’enseignement supérieur. Pour les deux objectifs restants, axés sur les compétences des jeunes, la France est en retard, à l’instar de la majorité des pays de l’UE.
Selon les statistiques les plus récentes (2020-2021), presque tous les enfants français de trois ans sont inscrits dans le système d’éducatif, marquant le taux le plus élevé au sein de l’Union européenne, avec une moyenne qui se situe à 92,5%. Le but est d’atteindre un taux de 96% d’ici 2030. La France est aussi l’un des rares pays où l’éducation est obligatoire dès l’âge de trois ans, suite à la loi de 2019 instaurée par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’éducation. Cela étant dit, la France avait déjà atteint cet objectif car presque tous les enfants de trois ans étaient inscrits avant l’an 2019. En 2023, l’agence DEPP a rappelé que la France est l’un des trois pays de l’UE qui exige un diplôme de master pour les enseignants de maternelle. Cependant, ils ont également noté que la France a le taux d’étudiants par enseignant le plus élevé, avec 23 contre une moyenne de 13 au sein de l’UE.
En ce qui concerne la lutte contre le décrochage scolaire, le taux des jeunes de 18 à 24 ans qui sont sortis du système scolaire avec uniquement le diplôme du brevet est de 7,6% en France en 2023. La moyenne des 27 états de l’UE se situe à 9,5%, et l’objectif est de descendre en dessous de 9% d’ici 2030. 15 pays ont déjà atteint cet objectif, cependant certains pays comme l’Italie (10,5%), l’Allemagne (12,8%) ou l’Espagne (13,7%) ont des taux nettement supérieurs.
Comme pour la majorité des pays de l’UE (à l’exception de l’Allemagne), la France a connu une diminution des abandons précoces depuis 2011, année durant laquelle plus de 11% des jeunes sortaient du système éducatif, avec seulement un diplôme de collège au mieux. En 2010, la bataille contre l’abandon scolaire avait été placée parmi les objectifs prioritaires du ministre Luc Chatel, une mission qui a ensuite été poursuivie par les ministres successifs de François Hollande. Le marque de 9% a été franchie en 2016.
Vous n’avez lu que 49.5% de cet article. Le reste est disponible uniquement pour les abonnés.