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13 mai 2024 7 h 12 min

Président sortant mène présidentielle lituanienne

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Au même titre qu’en 2019, Gitanas Nauseda et Ingrida Simonyte se retrouveront face à face lors du second round de l’élection présidentielle en Lituanie, prévu pour le 26 mai. Tout comme il y a cinq ans, Nauseda semble bien positionné pour remporter la victoire.

Suite au comptage quasiment total des votes du premier tour, qui a eu lieu le 12 mai dernier, le président actuel mène la danse avec 44 % des suffrages, devançant largement sa première ministre qui récolte près de 20 %, selon les résultats communiqués par la commission électorale. Ignas Vegele, un avocat de 48 ans qui a gagné en notoriété en s’opposant à la vaccination obligatoire durant la pandémie de Covid-19, est classé troisième avec 12 % des votes. Gitanas Nauseda, un ex-banquier de 59 ans, est placé en première position dans les sondages, y compris pour le deuxième tour.

Pour cette élection, la défense a été au cœur des préoccupations, Vilnius aspirant à consolider sa protection face à la Russie avoisinante. La Lituanie, un pays balte habité par 2,8 millions de personnes et ancienne république soviétique voisine de l’exclave russe fortement militarisée de Kaliningrad, redoute d’être la prochaine visée si Moscou réussissait à remporter sa guerre contre l’Ukraine.

Le président lituanien co-dirige la politique étrangère avec le gouvernement et participe aux sommets de l’Union Européenne (UE) et de l’OTAN. Il est tenu de consulter le gouvernement et le parlement pour la nomination des hauts dignitaires.

Bien que Nauseda et Simonyte soient sur la même longueur d’onde quant à la défense, ils ont des opinions divergentes sur d’autres sujets. Ingrida Simonyte, âgée de 49 ans, penche pour des positions conservatrices sur l’économie et libérales sur les problématiques sociales. Elle appuie en particulier les unions entre personnes du même sexe, un sujet qui fait encore débat dans ce pays en majorité catholique.

Mme Simonyte est plébiscitée par les électeurs des conservateurs et des libéraux, alors que M. Nauseda se positionne à gauche en matière de politique économique et sociale, selon Ramunas Vilpisauskas, analyste à l’Université de Vilnius.

Il n’y a aucune entente entre ces deux candidats concernant la Chine. La Lituanie, qui est un membre de l’Union Européenne et de l’OTAN, ainsi qu’un des principaux bailleurs de fonds de l’Ukraine, destine 2,75% de son PIB à la défense, un pourcentage que Mme Simonyte souhaite augmenter à 3%. Le pays envisage d’utiliser cet argent pour acquérir davantage de tanks et de systèmes de défenses aériennes, ainsi que pour y héberger un contingent allemand. Berlin prévoit que près de 5000 de ses soldats seront en poste en Lituanie d’ici 2027. Aucun de ces projets n’est remis en question par les principaux candidats.

La tension est montée dans les relations bilatérales en 2021 lorsque Vilnius a permis à Taïwan d’établir un bureau sous le nom de l’île, ce qui est contraire à la pratique diplomatique habituelle qui veut qu’on évite de provoquer Pékin en utilisant plutôt le nom de la capitale, Taipei. La Chine, qui revendique Taïwan comme une partie de son territoire et s’oppose à toute initiative qui pourrait lui donner une reconnaissance internationale, a en contrepartie suspendu ses relations diplomatiques avec Vilnius et a bloqué ses exportations. M. Nauseda a indiqué pendant sa campagne électorale qu’il envisage de changer le nom du bureau de représentation. Mme Simonyte, quant à elle, est contre cette proposition.

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