Implantée sur les sommets de l’hôtel JW Marriott à Cannes – un édifice cubique en béton froid avec d’immenses fenêtres en verre turquoise, construit à la fin des années 1980, à mi-chemin entre le Palais des Festivals et le Martinez – La Terrasse by Albane est un penthouse de 1800 mètres carrés. Il est probable que cette année, on y voit les cinéastes Paolo Sorrentino et Jacques Audiard célébrer la participation de leurs films en compétition (Parthenope pour le premier, Emilia Perez pour le dernier), ainsi que les comédiens Adèle Exarchopoulos et François Civil, dans le film L’Amour ouf de Gilles Lellouche, qui est également en compétition. Actrices et acteurs, metteurs en scène, agents, journalistes, amis, et les grands noms du luxe et de la mode viendront pour déguster la « fleur de courgette farcie à la poularde de Bresse » préparée par le chef argentin triple étoilé Mauro Colagreco, ou simplement siroter une coupe de Moët & Chandon. C’est un lieu discret pour se relaxer ou tisser des relations, quelques pas de la Croisette et de ses innombrables flâneurs.
Avec des bouchons de champagne qui volent, des célébrités posant dans des robes gracieusement prêtées par des couturiers de luxe, et quelques parasites, rien de surprenant ici. Le glamour et les fêtes frénétiques ne font-ils pas partie du « mythe cannois »? Dans le passé, les soirées avaient lieu dans des villas perchées sur les collines, louées par des producteurs ravis d’être les nababs en conviant des journalistes et des festivaliers, qui repartaient à l’aube remplis de gratitude pour leur hôte. Ou même sur des yachts, que des milliardaires en quête de glamour affrétaient pour l’occasion.
La plage de Cannes reste un lieu de divertissement pour le festivalier moyen, qui passe souvent un long moment au bar, attendant pour avoir un verre. Après en avoir trop pris, il pourrait rencontrer les derniers invités de La Terrasse by Albane, également épuisés par leur comportement excessif. Albane Cleret, une figure régulière des soirées cannoises les plus exclusives, se retirera tranquillement, en pensant déjà à la soirée qui la attend le lendemain. Et elle restera sobre, car elle ne consomme que de l’eau.
« Je suis comme un chameau, je ne bois rien. De toute façon, je ne supporte pas l’alcool », explique-t-elle, tirant une cigarette Vogue de son étui et l’allumant avec un briquet Dupont de collection. En cette fin avril, elle accueille dans son appartement parisien avec vue sur les jardins des Tuileries. C’est aussi l’endroit où se trouve le siège de son agence, Albane Communication, qui compte trois employés. Le bureau haussmannien, orné de sculptures de chérubins en bronze, d’une photo de Kate Moss et d’une bougie Trudon sur une table en marbre noir, est soudainement très paisible.
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