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« Sonia Dahmani, avocate tunisienne, arrêtée brutalement »

Le samedi 11 mai au soir, la sécurité tunisienne a mené une attaque abrupte à la Maison de l’avocat à Tunis. C’est là qu’ils ont procédé à l’arrestation de Sonia Dahmani, une chroniqueuse et avocate. Il était prévu qu’elle se présente devant le tribunal en raison de commentaires ironiques qu’elle avait faits sur la situation tunisienne, d’après ce qu’a rapporté son équipe d’avocats.

Dalila Msaddek, qui fait partie de l’équipe de défense de Mme Dahmani, a déclaré sur Facebook que la police a attaqué la Maison de l’avocat, qui se trouve juste en face du palais de justice de Tunis. Elle a affirmé que des avocats avaient été agressés et que leur collègue Sonia Dahmani avait été emmenée dans un endroit non dévoilé.

Islam Hamza, un autre membre de l’équipe de défense de Mme Dahmani, a confirmé son arrestation par les forces de police tunisiennes.

Mardi, durant une émission de télévision, Mme Dahmani avait répondu de manière ironique à un chroniqueur qui prétendait que la Tunisie était une destination de choix pour les migrants africains. Ses propos ont été jugés « dégradants » pour l’image du pays par certains utilisateurs de médias sociaux.

Le jeudi, Mme Dahmani avait reçu une convocation pour comparaitre devant le tribunal le vendredi. Cependant, les motifs de cette convocation n’ont pas été précisés, selon Me. Msaddek. En réponse à cela, Mme Dahmani a refusé de se présenter devant le tribunal sans savoir pourquoi elle avait été appelée. Suite à son absence, le juge d’instruction en charge de l’affaire a émis un mandat d’amener à son encontre.

D’après plusieurs sources d’information, le cas de Mme Dahmani est en cours d’investigation, particulièrement pour la diffusion d’informations prétendument fausses visant à nuire à la sécurité publique et pour incitation à la haine, en vertu du décret-loi numéro 54. Ce décret a été instauré en Septembre 2022 par le président Kaïs Saied, et pénalise quiconque utilise les moyens de communication pour diffuser de fausses nouvelles dans le but de violer les droits des autres ou de compromettre la sécurité publique, avec une peine allant jusqu’à cinq ans de prison. Selon le Syndicat national des journalistes, en un an et demi, plus de 60 individus, notamment des journalistes, des avocats et des détracteurs de M. Saied, ont été poursuivis en vertu de ce même texte. Réutilisez ce contenu selon vos besoins.

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