Le lundi 6 mai, François-Xavier Bellamy, le chef de file du parti Les Républicains (LR) pour les élections européennes, a révélé qu’il avait fait l’objet d’une tentative d’espionnage originaire de Chine. Au même instant, le président français, Emmanuel Macron, recevait à Paris son homologue chinois, Xi Jinping. M. Bellamy a annoncé son intention de porter plainte auprès de la section J3 du parquet de Paris pour « introduction et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données ».
Au cours des dernières semaines, d’autres députés ont également déclaré avoir été ciblés par une campagne d’espionnage chinois. Leur lien commun? Tous sont liés à l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), un réseau de législateurs dont certains membres ont été fortement critiqués par Pékin.
« Il est maintenant confirmé que sept d’entre nous, législateurs français, avons été visés par une attaque cybernétique orchestrée par l’état chinois au début de 2021″, ont-ils déclaré dans un communiqué publié le 6 mai, appelant les autorités françaises à punir les coupables. Des auditions menées par Olivier Cadic, sénateur des Français résidant à l’étranger, sont également prévues à partir de juin, comme annoncé lors d’une conférence de presse le même jour.
L’origine de toutes ces allégations ne provient pas des services français, mais plutôt du Federal Bureau of Investigation (FBI) américain. Le 25 mars, les autorités américaines ont publié un acte d’accusation contre sept membres présumés de l’APT31. Ce groupe de pirates, suspecté d’être contrôlé directement par une entité gouvernementale chinoise, a été lié à de nombreuses opérations de cyberespionnage au cours de la dernière décennie.
Le récit détaillé des activités de l’APT31 à l’étranger n’apparaît pas dans le rapport, toutefois, il mentionne une campagne organisée en janvier 2021 qui a entraîné l’envoi de plus de 1 000 courriels à plus de 400 comptes ou personnes liés à l’IPAC. André Gattolin, ancien sénateur de La République en marche, et Anne Genetet, députée Renaissance, ont confirmé au Monde qu’ils avaient reçu un courriel contenant de nombreuses images, avec un texte traitant généralement de la crise sanitaire du Covid-19. Ils ont tous deux affirmé avoir porté plainte. Des e-mails analogues ont également été reçus par d’autres membres de l’IPAC en Belgique, en Nouvelle-Zélande, et au Royaume-Uni.
Selon nos sources, une rencontre a eu lieu le jeudi 9 mai entre les membres de l’IPAC ciblés et les autorités américaines. Parmi les responsables français touchés, on déplore un déficit de communication de la part des autorités françaises. François-Xavier Bellamy explique : » Nous dialoguons avec le Parlement européen car nous ne savons pas si l’opération a été menée à bien « .
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