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« Megalopolis », le nouveau défi de Coppola

Le 28 mars dernier, on a assisté à un mouvement inhabituel de voitures noires face à Universal City, le parc d’attractions situé à Los Angeles. Les invités convergeaient vers la salle IMAX du multiplexe AMC, considérée comme la meilleure de la ville. À l’entrée, les téléphones étaient confisqués. Les célébrités d’Hollywood se sont installées, attendant avec patience le début de la projection du nouveau film de Francis Ford Coppola, Megalopolis.

Parmi les proches du cinéaste présents, on comptait son fils Roman, son neveu Nicolas Cage, sa sœur Talia Shire, son ex-beau-fils Spike Jonze, ainsi que des acteurs et/ou réalisateurs tels que Al Pacino, Anjelica Huston, Andy Garcia, Jon Favreau, Darren Aronofsky, et même le cinéaste et producteur Roger Corman qui avait aidé Coppola à réaliser Dementia 13, son premier long-métrage, en 1963. Corman s’est éteint récemment à l’âge de 98 ans.

« Il était presque surréaliste de voir tous ces VIP à 10 heures dans un multiplexe, sans téléphone portable, ayant donc uniquement l’option de discuter entre eux, » témoigne un des rares journalistes invités à cette projection qui souhaite rester anonyme. « Nous sommes peu nombreux ceux qui ont l’autorité d’enlever son téléphone à Ted Sarandos, le PDG de Netflix. »

Cependant, cette projection n’avait pas uniquement un but social. « Coppola a dépensé beaucoup d’argent personnel pour ce film, » ajoute ce même journaliste. « Il est à présent à la recherche d’un partenaire pour le distribuer sur une grande échelle, dans l’espoir de récupérer ses fonds. Il a donc invité tout le monde en même temps. » L’importance de cet enjeu est d’autant plus capitale que Francis Ford Coppola a travaillé sur ce projet pendant quarante ans. De fait, ce film est enveloppé d’un halo de mystère pour les cinéphiles. Beaucoup ont été stupéfaits lorsque sa participation à la compétition à Cannes a été annoncée.

Ce film est parsemé de références à l’antique Rome.

Le cinéaste américain, en compétition pour remporter une troisième Palme d’or, 45 ans après Apocalypse Now et 50 ans après Conversation secrète, a distribué un document aux spectateurs avant la projection : « Comme je l’ai déjà exprimé : “Je crois en l’Amérique” », a-t-il déclaré. Il a ensuite fait une allusion énigmatique à l’histoire : « Nos pères fondateurs ont adapté une Constitution, le droit romain et un Sénat pour créer un gouvernement révolutionnaire sans roi, de sorte que l’histoire américaine n’aurait pas pu évoluer ou réussir comme elle l’a fait sans l’éducation classique pour la guider. » Sans avoir visionné son film, il est difficile de saisir l’intention du réalisateur, cependant, quelques indications disponibles permettent toutefois de formuler des hypothèses.
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