Catégories: Actualité
|
12 mai 2024 19 h 05 min

« Chez les Kennedy, Provence en Amérique »

Partager

De façon fortuite, lors d’un dîner amical, Valérie Paturaud apprend l’existence d’une énigmatique chef française ayant travaillé plus de deux décennies auprès de la famille Kennedy. Son intérêt piqué, la romancière se plonge dans les archives et y dévoile la véritable identité d’Andrée Imbert (1907-1999) : une jeune fille précocement talentueuse en cuisine malgré une enfance difficile, ayant passé une grande partie de sa vie auprès de l’une des familles américaines les plus célèbres et influentes du XXe siècle.
Valérie Paturaud choisit alors de rendre hommage à Andrée en faisant d’elle le personnage principal de son livre : La Cuisinière des Kennedy, fraîchement publié aux éditions Les Escales. Ce roman, mélange d’anecdotes détaillées et d’histoires basées sur des faits réels, décrit à merveille la vie gustative d’Andrée Imbert, une vie qui se divise entre deux continents. On y suit son parcours, depuis l’ouverture de son premier restaurant dans un petit village de la Drôme à la fin des années 1920, ses années de travail auprès de personnalités marquantes (Albert Camus, les familles Berliet et Gallimard), jusqu’à son départ inopiné pour les États-Unis.
C’est par pure coïncidence qu’à partir de 1955, elle est recrutée pour diriger les cuisines du Kennedy Compound, la majestueuse demeure familiale des Kennedy, à Hyannis Port, Massachusetts. Grâce à une correspondance abondante qu’Andrée Imbert entretenait avec sa fille, et s’appuyant sur le travail de nombreux biographes, Valérie Paturaud réussit à lever le voile sur la vie privée des Kennedy, Joseph et Rose.
Une vie riche en saveurs culinaires variées comme le Bombine, le gratin de courge et les bachiquelles.

Dans les coulisses de la vie politique de John F. Kennedy (35ème président des USA) et son frère Robert F. Kennedy (sénateur de l’État de New York), nous observons leur montée en puissance à travers des moments quotidiens avant d’être témoins des tumultes internes causés par leurs assassinats tragiques. Andrée Imbert, penchée sur sa cuisine, fait ses meilleurs efforts pour initier ses invités à la délicatesse de la cuisine française, que ce soit en concoctant des desserts d’anniversaire ou en imagine des menus de gala.

Nous la voyons entre le dessert et le fromage, écouter les secrets des personnes influentes et nous sommes charmés de voir comment cette femme, dotée d’une franche gaieté provençale, est restée pendant deux décennies l’ambassadrice du bon goût et de l’art de vivre à la française sur le sol américain. À la fin du livre, quelques célèbres recettes d’Andrée sont retranscrites, nous permettant de mieux comprendre sa personnalité, notamment une bombine (un plat de pommes de terre de l’Ardèche), un gratin de courge et des bachiquelles (des beignets à la fleur d’oranger).

Un de ses commentaires marquants sur les précédentes habitudes alimentaires des Kennedy avant son arrivée était : « Du lait, de la glace, de la sauce rouge, et tout passe ! »
La recette phare est Les pâtes au pistou d’Andrée, faite à partir de basilic, de pignons de pin, de parmesan râpé, d’huile d’olive et d’ail écrasé.

« La Cuisinière des Kennedy » est un livre de Valérie Paturaud, publié par Les Escales, de 352 pages, vendu à 21 €.