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« Campagne échevelée de Mahua Moitra, Inde »

Mahua Moitra, une femme de 49 ans, est une candidate indienne inébranlable dans les élections législatives, malgré son adversité avec le premier ministre indien, Narendra Modi, et les températures caniculaires intenses du Bengale en mai. Elle se démarque des autres par le fait qu’elle est la seule à faire campagne en plein jour, ses adversaires redoutant une chaleur accablante. Percutant à travers les rizières et les villages à bord d’une Jeep, avec un volet de sari volant au vent, Moitra a captivé l’attention de ses électeurs.

Elle se déplace avec un convoi, qui, comme elle, est déterminé, frénétique et indiscipliné, qui rallie les villageois des hameaux épuisés par la chaleur le long des routes de sa circonscription de Krishnanagar, située à une centaine de kilomètres de Calcutta. Derrière elle, un groupe de scooters bat des applaudissements, les motards criant « Zindabad! [long live] Mahua Moitra ».

Alors qu’elle traverse les villages d’électeurs déjà acquis à sa cause, des fleurs la couvrent, accueillies par des accolades chaleureuses et des saluts respectueux. Elle embrasse les bébés qui lui sont présentés, tandis que les anciens viennent la saluer. Près d’un hameau, une vieille femme lui offre un salut hindou traditionnel de « namasté », les mains jointes au visage. En effet, Moitra se bat contre les « nationalistes hindous ».

Plus de 40% des résidents de sa circonscription représentent des musulmans qui la vénèrent également. Les musulmans sont bien conscients de son combat contre l’hégémonie hindou-nationaliste à New Delhi. Des musulmans rendent hommage à Mahua Moitra à la sortie d’une mosquée où un vieil homme barbu l’encourage à continuer le combat.

Mahua Moitra est une anomalie. Avec son élection en tant que députée en 2019 pour le Trinamool Congress – le parti au pouvoir dans la capitale de l’Etat, Calcutta – Moitra s’est distinguée via un discours percutant au Parlement fédéral de New Delhi. Durant ce discours, Moitra a exposé ce qu’elle considère être les « sept signes du fascisme » qui caractérisent le mandat du Premier ministre Narendra Modi. Parmi les accusations notées par Moitra, elle dénonce le « nationalisme xénophobe » de Modi, son indifférence envers les droits de l’homme, l’assujettissement inouï des médias par le pouvoir, ainsi que le caractère corrosif d’un système qui combine religion et politique. Ce dernier point cible constamment une seule communauté, les musulmans.

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