Le dimanche 12 mai, Edi Rama, premier ministre albanais, entame une tournée européenne axée sur la diaspora albanaise dans la capitale grecque, Athènes. En préparation pour les élections de 2025, M. Rama espère établir un système de vote électronique pour les citoyens albanais vivants à l’étranger. Cependant, les relations tendues entre Athènes et Tirana rendent cette visite peu favorable aux yeux des Grecs. D’après le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, lors d’un entretien au Proto Thema, cette visite ne semble pas appropriée dans le contexte actuel et compte tenu des prochaines élections européennes.
Sur la plateforme sociale X, M. Rama a déclaré que sa visite à Athènes le 12 mai ne concerne aucunement les affaires internes de la Grèce ou les élections du Parlement européen, mais fait plutôt partie d’une série de visites prévues de longue date dans divers pays européens.
Selon les médias grecs, M. Rama chercherait en fait à orienter le vote de dizaines de milliers d’Albanais qui participeront aux élections européennes du 9 juin, les dissuadant de soutenir le parti conservateur au pouvoir en Grèce, Nouvelle Démocratie. Ce parti a choisi Fredi Beleri, un maire greco-albanais condamné en Albanie pour fraude électorale, comme candidat aux élections européennes. Depuis les années 1990, environ 700 000 Albanais ont émigré en Grèce, représentant 60 % de la population étrangère dans le pays.
Dans un article de Kathimerini, Panagiotis Ioakeimidis, un ancien conseiller du ministère des affaires étrangères en Grèce, exprime son opinion que la principale problématique entravant la normalisation complète des relations Grèce-Albanie réside dans l’incapacité de l’Albanie à respecter les droits de la minorité grecque du sud de son pays et la perception albanaise que la Grèce pourrait avoir des intentions irrédentistes sur cette minorité, souvent citée par les médias grecs comme des Epirotes du Nord (l’Epire est la région frontalière entre les deux pays).
« Il est important de noter que, face à une potentielle instabilité grandissante dans les Balkans occidentaux (comme le suggère le résultat des élections en Macédoine du Nord) et les tentatives d’influence de forces étrangères comme la Russie et la Chine, la Grèce doit s’imposer en tant que force stabilisatrice et ne pas exacerber la tension », souligne Ioakeimidis dans son analyse. D’autant plus que l’affaire Beleri a seulement attisé les sentiments nationalistes entre ces deux pays voisins.
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