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L’Irak demande à l’ONU de partir

Selon une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), que l’Agence France-Presse a pu consulter le vendredi 10 mai, le gouvernement irakien a exprimé le souhait de mettre fin à la mission politique en Irak d’ici fin 2025. Cette mission menée par l’ONU est en place depuis plus de deux décennies. Mohammed Chia Al-Soudani, le premier ministre de l’Irak, y énonce les importantes avancées réalisées au cours de ces années ainsi que l’achèvement des objectifs fixés par la Mission d’assistance des Nations unies pour l’Irak (Manui), active depuis 2003. À la lumière de ces progrès, il estime qu’il n’est plus nécessaire de maintenir une mission politique dans le pays.

Dans cette lettre, le premier ministre appelle à une cessation définitive du mandat de la mission le 31 décembre 2025, à condition que la Manui se concentre jusque-là sur des enjeux tels que la réforme économique, la lutte contre le changement climatique et le développement.

La mission, à l’initiative du Conseil de sécurité en 2003 à la demande du gouvernement irakien, a vu son mandat élargi en 2007 et renouvelé chaque année depuis lors. Le rôle de la mission comprenait le soutien gouvernemental pour instaurer un dialogue politique inclusif, promouvoir la réconciliation nationale, organiser des élections ou encore réformer le secteur de la sécurité.

La question de l’avenir de cette mission sera discutée à l’ONU la semaine prochaine. Lors du précédent renouvellement du mandat en mai 2023, le Conseil avait sollicité le secrétaire général de l’ONU pour qu’il procède à un examen stratégique de la mission, tâche qui avait été confiée au diplomate allemand Volker Perthes.

Dans son rapport soumis en mars, il a relevé que, étant donné les défis et menaces actuels à la paix et la sécurité en Irak, les rôles politiques principaux de la Manui demeurent cruciaux. Cependant, il a estimé que la mission, qui comprenait plus de 700 individus fin 2023, paraissait trop grande dans sa forme actuelle, l’incitant à proposer un transfert progressif, ordonné et responsable de ses obligations aux autorités nationales compétentes et à d’autres entités de l’ONU sur le terrain.

Il a affirmé que les deux ans indiqués par le gouvernement pour le retrait de la mission pourraient fournir une période suffisante pour réaliser des progrès supplémentaires et calmer les sceptiques dans le milieu politique et social irakien, en attestant que cette transition n’entraînerait pas une régression des avancées démocratiques, ni ne mettrait en péril la paix et la sécurité.

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