Deux femmes, deux visages de Trump. Ce phénomène de division s’est manifesté le jeudi 9 mai lors du procès contre l’ancien président accusé de falsification de documents, un sujet peu évoqué. Stormy Daniels, l’une des femmes, déclare le mépriser mais elle lui est redevable pour sa renommée internationale. Madeleine Westerhout, l’autre femme, avait été invitée à travailler à ses côtés à la Maison Blanche en tant que secrétaire exécutive.
L’opposition entre ces deux témoins – l’ex-actrice de films pour adultes, armée jusqu’aux griffes, et la secrétaire délicate, mouchoir en main pour essuyer ses larmes – était saisissante, au-delà de leur apparence. Stormy Daniels est restée impassible face à une pluie de contre-interrogations remettant en cause sa crédibilité et le récit de sa liaison sexuelle avec Donald Trump, partagé mardi. Madeleine Westerhout, quant à elle, a décrit un président attentif, minutieux, assidu, mais essentiellement un mari modèle, dont le jury n’avait jamais entendu parler. Ni le public américain.
Susan Necheles, avocate de Trump, avait pour mission ce matin-là de discréditer Daniels. Elle a commencé par attaquer sa réputation, répétant sans cesse, dans d’innombrables questions, ces simples mots : « Gagner de l’argent ». « J’ai demandé de l’argent pour raconter mon histoire », a répondu Stormy Daniels, en ajoutant que la divulgation aurait « mis une cible sur mon dos et ma famille ». C’est pourquoi un accord de confidentialité a été signé en 2016, à la veille de l’élection présidentielle, par l’intermédiaire de Michael Cohen, l’avocat de Donald Trump.
Susan Necheles a illustré l’actrice comme un mineur cherchant de l’or, utilisant sa relation intime avec l’ancien président que ce dernier continue de réfuter. Elle mentionne les 800 000 dollars (742 000 euros) que l’actrice a gagnés par son livre, associés à sa carrière dans la danse, avant de toucher aux ressources dérivées. Les membres du jury ont été exposés à une bougie nommée « Stormy la sainte des inculpations », des t-shirts et une bande dessinée honorant l’actrice, tous vendus sur le web. Sa richesse n’est-elle pas obtenue de cette manière? « Semblable à M. Trump », remarque-t-elle.
« Mes vulnérabilités personnelles»
Il y avait quelque chose d’intriguant à reprocher à l’ancienne actrice. Donald Trump a publié plusieurs ouvrages, cités lors du procès, sur sa méthode pour amasser sa fortune. Il a utilisé sa marque pour une multitudes de produits afin de collecter des fonds encore et encore, principalement en réponse à ses inquiétudes juridiques. Plus récemment, il a mis en vente des baskets dorées à 399 dollars et même une bible intitulée « Dieu bénit les Etats-Unis » à 60 dollars. Sans mentionner les casquettes, t-shirts, tasses, photos, albums, etc.
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