D’après les récentes prévisions, ils sont susceptibles d’être les vainqueurs des élections européennes prévues du 6 au 9 juin. La dernière étude Ipsos en France indique que Jordan Bardella, leader de la liste du Rassemblement national (RN), pourrait l’emporter avec 32% des voix au terme des élections. Ce phénomène se manifeste à travers toute l’Europe. Les prédictions montrent une montée en puissance des partis se situant à droite des groupes conservateurs traditionnels, rassemblés au sein du Parti populaire européen (PPE) à Strasbourg, qui est le groupe principal du Parlement européen avec 177 sièges sur 705.
La quantité de nationalistes, populistes, extrémistes et autres illibéraux pourrait augmenter et avoir plus d’influence sur la direction de l’Union lors de la prochaine législature. À l’approche des élections, Le Monde présente un aperçu de la diversité de cette constellation hors de la France, avec les profils de plusieurs chefs de listes prêts à recueillir les votes des citoyens des vingt-sept États membres.
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Auparavant, cette faction parlementaire avait un influence limitée dans les équilibres politiques de la communauté, étant exclue de la majorité centrale constituée par le PPE, les sociaux-démocrates (S&D, 140 sièges) et les libéraux de Renew (102). De plus, ses membres sont répartis de manière diverse. Quelques-uns (68) sont affiliés au groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), où les délégations principales sont les Polonais du parti Droit et Justice (PiS, 24) ainsi que les Italiens de Fratelli d’Italia, sous Giorgia Meloni (9). D’autres (58) font partie du groupe Identité et démocratie (ID), dont les 23 élus de la Ligue Matteo Salvini et les 18 députés du Rassemblement national de Marine Le Pen en France.
Il y a également ceux qui, comme les douze membres hongrois du Fidesz, suspendus puis expulsés (en 2021) du PPE en raison de violations des droits de l’homme et des libertés commises par le gouvernement de Viktor Orban, ne relèvent actuellement d’aucun groupe.
Suite à l’élection, les élus de ces partis pourraient à eux seuls occuper un quart de l’hémicycle, contre 18% actuellement. Parallèlement, la « grande coalition » qui maintient l’équilibre de l’Assemblée parlementaire pourrait reculer, principalement en raison du déclin des sociaux-démocrates et des libéraux, mais resterait majoritaire. Ce changement d’équilibre pourrait pousser le PPE à se rapprocher davantage de sa droite, du moins sur certaines questions.
Dans l’objectif de renouveler son mandat à la suite des élections de juin, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a manifesté son ouverture à une éventuelle collaboration, voire une alliance, avec ECR. Cette coopérabilité évoquée dépend principalement de la structure du Parlement et de la répartition des individus par groupe. Ces propos ont été tenus le 29 avril au cours d’un débat en présence de sept autres candidats issus des plus grands partis européens. Néanmoins, elle a totalement écarté l’idée de coopérer avec le groupe ID.
Ce n’est pas une notion inédite. Au Parlement européen, ECR joue un rôle plus actif dans les travaux parlementaires, ayant déjà collaboré avec les partis majoritaires sur certains points, alors que les représentants du groupe ID font preuve d’une attitude plus dissidente et sont affectés par un « cordon sanitaire ».
En complément, Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni ont montré leur accord et collaboration sur la question de la politique migratoire depuis un an et demi, un thème majeur pour tous les partis de l’extrême droite. Ainsi, les positions défendues par la présidente du conseil italien ont rapidement trouvé un consensus avec d’autres secteurs majoritaires de l’Hémicycle. La politique d’entente avec les pays de transit pour les migrants, conçue à l’origine par l’Union européenne, a été intensifiée, une complicité explicitée par les visites effectuées ensemble par les deux dirigeantes en Tunisie en 2023, et en Égypte en mars.
Le processus d’externalisation des demandes d’asile, concept inspiré du Royaume-Uni et encouragé par Mme Meloni, est maintenant intégré au programme du parti de la présidente de la Commission, le PPE. En témoignage de l’importance qu’elle porte à sa politique européenne, la dirigeante italienne a annoncé le 28 avril sa volonté de diriger elle-même la campagne de son parti.
L’alignement du groupe ECR au Parlement européen en termes d’eurocompatibilité, de modération et de volonté de coopération dans le cadre d’une majorité alternative par rapport au groupe ID reste un sujet de débat dans l’évolution actuelle de l’extrême droite dans l’Union européenne. L’ECR inclut des partis actuellement ou récemment au pouvoir, tel que Fratelli d’Italia et le PiS polonais, et accueille maintenant le représentant du parti d’Eric Zemmour, Reconquête!, ainsi que le fort euroscepticisme du PiS.
La variété des positions politiques des partis d’ECR, évidentes dans notre galerie de portraits (comme le sont également celles des membres d’ID), pourrait compliquer une coopération plus étroite avec le PPE.
Avant même l’annonce des résultats des élections, les groupes ECR et ID sont entrés en lutte pour attirer le plus grand nombre de nouveaux élus. Le Fidesz hongrois, très convoité, est attiré par l’ECR, mais cette possibilité n’est pas bien accueillie par tous les membres du groupe. Certains voient la proximité de Viktor Orban avec Moscou d’un mauvais œil. L’exemple le plus évident de cette réticence est Charlie Weimers de Suède, dont l’adhésion de son pays à l’OTAN a été retardée par Budapest.
Dans le contexte de la guerre actuelle en Ukraine, initiée par Moscou, le soutien à Kiev et les relations avec la Russie de Poutine sont certainement les questions les plus clivantes pour l’extrême droite aujourd’hui. Ces points de tension pourront-ils compliquer les relations avec le PPE ? À Strasbourg et à Bruxelles, après le 9 juin, l’éventuelle transition vers une nouvelle alliance reste à définir.
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