Aujourd’hui, les discussions sur la préservation de l’environnement sont fréquentes, impliquant des parties prenantes aux intérêts variés et parfois conflictuels. Nous nous retrouvons confrontés à la question de comment la nature est représentée. Le terme « représentation » peut être interprété de deux façons ici. La première se réfère à comment notre imagination contemporaine perçoit la nature. Le monde artistique a exploitée cette interprétation de représentation depuis le XVe siècle, principalement en peinture : La nature, autrefois seulement un fond pour un portrait ou une scène, devint progressivement le sujet principal dans nos images et nos imaginaires.
La deuxième interprétation de représentation concerne l’intégration de la nature dans les discussions et les décisions liées à la gestion de territoire, l’utilisation des ressources naturelles et plus largement, aux activités humaines. Il va sans dire que ces deux points de vue sont interconnectés : l’inclusion de la vie ou des paysages dans nos décisions dépend fortement de notre perception de la nature au sein de nos sociétés.
Les groupements de défense de l’environnement et les experts sont souvent en première ligne pour protéger et représenter la nature, autrement dit pour parler en son nom. Une étude que nous avons réalisée pour la Revue française de gestion, traitant de la présence et la persistance des spectacles d’animaux sauvages dans les cirques en France, touche à cette question en suivant et analysant la polémique qui a émergé et pris de l’ampleur à ce sujet de 2016 à 2020.
Exposé à la critique.
La France, suivant l’exemple de nombreux pays européens, a finalement mis en place une interdiction, prévoyant néanmoins une période probatoire de sept ans pour permettre une transition aux cirques (loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021). Ce débat ciblé sert d’évidence à des situations beaucoup plus fréquentes, qui dépassent la simple question du bien-être des animaux. Il permet de cerner les arguments utilisés dans les débats sur la protection de la nature, et d’analyser comment se forme la critique des positions adoptées par différents acteurs.
Cette critique est formulée de deux manières générales. La première porte sur les arguments pour ou contre une pratique particulière. Ces arguments tirent leur légitimité morale de diverses sources. En ce qui concerne la présence d’animaux sauvages dans les cirques, certains défendent l’utilisation d’animaux sauvages sous prétexte de la tradition, de la magie ou de la popularité de ces spectacles, tandis que d’autres la contestent en mettant en exergue le caractère dégradant et immoral de ce divertissement ou le déclin de la popularité de ce type de spectacles.
La lecture complète de cet article est accessible exclusivement aux abonnés, 53.57% de l’article reste à lire.