L’obligation de se livrer à des exercices a désormais été intégrée aux festivités du 9 mai. Vladimir Poutine, qui a lancé une vaste offensive militaire contre l’Ukraine en 2022, utilise ces célébrations, qui marquent la victoire contre l’Allemagne nazie, pour accuser l’Occident de chercher à prolonger l’ère nazie.
Il a déclaré: « Il est clair que certains cherchent à déformer le récit de la Seconde Guerre mondiale, une vérité qui met mal à l’aise ceux dont la politique colonisatrice reposent sur la dissimulation et la tromperie. » Il est allé plus loin en expliquant que « La politique des élites occidentales consiste à susciter davantage de conflits régionaux, à inciter à la haine entre ethnies et religions et à freiner les centres de développement mondiaux qui sont souverains et indépendants. Le révisionnisme, la manipulation de l’histoire et la volonté de défendre les héritiers actuels du nazisme font partie intégrante de cette politique. »
Après avoir dressé un tel tableau, souvent évoqué, il a formulé des menaces: « La Russie fera tout ce qui est en son pouvoir pour éviter une confrontation mondiale. Cependant, nous ne tolérerons aucune menace à notre encontre. Nos forces stratégiques sont constamment sur le qui-vive. » Faire référence à l’arme nucléaire n’est pas une nouveauté dans le discours de Poutine. Venant d’être réélu pour un cinquième mandat, il n’avait cependant jamais mentionné l’arme nucléaire lors de la célébration du 9 mai, date qu’il a qualifiée de « journée sacrée ».
Le leader du Kremlin avait déclaré le 6 mai que des manœuvres nucléaires seront prochainement menées par les forces « non stratégiques » du district militaire Sud, situé à la frontière de l’Ukraine. Cette démarche a été clairement associée par le ministère de la Défense aux « menaces » exprimées par « divers commandants occidentaux » envers la Russie. Emmanuel Macron a été spécifiquement identifié après avoir évoqué à plusieurs reprises l’éventualité d’envoyer des troupes françaises en Ukraine.
« Ce sont tous des héros », a affirmé Vladimir Poutine le jeudi. Cependant, il a tenu à ajouter que « La Russie n’a jamais sous-estimé l’apport des Alliés [dans le triomphe de 1945] », essayant clairement de modérer son argumentation historique adoptée en 2021, lorsque le président russe avait affirmé que “pendant la période la plus critique de la guerre, notre peuple était isolé”.
Les rappels historiques et les références contemporaines sont utilisés dans le même but : justifier l’invasion de l’Ukraine, présentée par la propagande gouvernementale comme une réplique de la bataille de 1945, et stimuler ceux qui y prennent part. “Ils sont tous des héros” a insisté Vladimir Poutine, tandis qu’aux alentours de mille soldats luttant en première ligne en Ukraine prenaient part au défilé militaire traditionnel, selon la télévision russe.
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