L’hymne populaire de Gloire à Hongkong ne sera plus chanté sur les routes de la cité, les centres commerciaux, les écoles, où il était déjà prohibé par le département de l’éducation, et certainement pas dans les arènes sportives, à Hongkong ou ailleurs dans le monde. Cet hymne a fréquemment été mixé avec La Marche des volontaires, l’hymne national chinois, lors d’événements internationaux, lors de l’apparition des sportifs de Hongkong sur le terrain ou à la remise de récompenses.
Les autorités hongkongaises ont été particulièrement touchées par ces incidents publics et internationaux. Leur crainte première était d’offenser Pékin. Selon une évaluation de la police mentionnée lors du procès, il y aurait eu 887 situations au cours des dernières années où Gloire à Hongkong aurait été joué à la place de La Marche des volontaires.
En juin 2023, après une série de faux pas gênants, le gouvernement avait saisi le tribunal. Dans sa demande d’injonction, il notait que l’hymne contenait un slogan sécessionniste [Libérer Hongkong, Révolution de notre temps] et qu’il avait été confondu avec l’hymne national de Hongkong [La Marche des volontaires] plusieurs fois, insultant ainsi l’hymne national et causant de graves dommages à la nation et à la région administrative spéciale de Hongkong.
Après une réflexion approfondie, le gouvernement avait choisi de solliciter l’interdiction, par la Cour, de la diffusion, de l’interprétation, de l’impression, de la publication, de la vente, de l’offrande à la vente, de la distribution, de la diffusion, de l’affichage ou de la reproduction sous toute forme (y compris sur Internet et/ou tout média en ligne et/ou toute plateforme ou média internet) de la chanson, de sa mélodie, de ses paroles ou des deux ensemble.
En juillet 2023, lors du jugement en première instance, un tribunal avait déterminé que cette interdiction était en contradiction avec la garantie des libertés, en particulier la liberté d’expression. Dans son appel, le gouvernement avait fait valoir que la liberté d’expression elle-même avait ses limites. Le verdict de 61 pages, délivré le mercredi, a ultimement validé les arguments du gouvernement. Le jugement précise : « Le compositeur de la chanson voulait en faire une arme. Et c’est exactement ce qu’elle est devenue. » Néanmoins, « les activités académiques et journalistiques » ne sont pas concernées par cette nouvelle interdiction.
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