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« Diplomatie Tripartite Autour Terminal Rafah »

Près de deux décennies après que l’État israélien s’est retrouvé de la région de Gaza, la vue des tanks israéliens progressant le long de la route de Philadelphie, à la limite avec l’Égypte, et le drapeau portant l’étoile de David déployé sur le terminal de Rafah, a créé une onde de choc à travers le monde arabe. Malgré les menaces pendant plusieurs mois pour éliminer les derniers bataillons du Hamas amassés dans cette ville peuplée de plus de 1,4 millions de Gazaouis, l’État hébreu a dévoilé le mardi 7 mai au matin, qu’il détient désormais le « contrôle opérationnel » du passage frontalier palestinien, l’axe principal à travers lequel l’aide humanitaire est acheminée vers l’enclave.

La réaction à cette nouvelle à Washington et au Caire a été plutôt réservée. Même s’ils sont contre une opération à Rafah qui pourrait aboutir à une crise humanitaire et un déplacement massif de la population vers le Sinaï, les États-Unis et l’Egypte estiment que leurs limites n’ont pas été dépassées. Le gouvernement israélien continue de participer aux pourparlers, qui ont repris au Caire mercredi dernier, tout en brandissant la menace d’envoyer ses forces dans d’autres zones de Rafah pour intensifier la pression sur le Hamas lors de ces négociations.

John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche, a déclaré mardi qu’Israël avait assuré à son principal allié que son intervention serait « contrôlée en termes de portée, d’ampleur et de durée ». Pour l’équipe de Joe Biden, l’objectif premier reste de conclure un accord pour la libération d’une partie des otages israéliens. Le contrôle du terminal par Israël n’entrave pas ces négociations. Toutefois, Washington continue de s’opposer à une opération plus vaste qui pourrait déstabiliser cette zone densément peuplée où opèrent l’ONU et d’autres organisations humanitaires.

Le Caire a critiqué la menace que cette action israélienne fait peser sur des pourparlers déjà précaires et a signalé le risque d’une situation humanitaire désastreuse si l’opération venait à s’étendre. La réaction de l’Egypte a été jugée trop douce par de nombreux habitants qui, via les médias sociaux, condamnent une atteinte à la souveraineté du pays et une violation flagrante du traité de paix israélo-égyptien de 1979, suivant les accords de Camp David.

Hossam El-Hamalawy, un chercheur égyptien exilé en Allemagne, est surpris qu’aucune mention n’ait été faite des tanks israéliens qui ont infiltré l’autoroute de Salah Eddine (Route de Philadelphie) et qu’aucune contre-mesure diplomatique n’ait été annoncée. Il estime que l’État égyptien et l’armée sont réduits aux rôles de spectateurs, voire de complices des violences actuelles à Gaza.
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