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9 mai 2024 13 h 07 min

« Choléra: Forte recrudescence mondiale, spécialement Afrique »

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Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de cas de choléra explose actuellement dans le monde en raison du changement climatique et de l’augmentation des conflits. Entre 2021 et 2022, le nombre de cas a plus que doublé, atteignant 473 000, puis a encore augmenté pour dépasser 700 000 en 2023.

Un enfant de trois ans est décédé des suites du choléra à Mayotte, un département français de l’océan Indien, le mercredi 8 mai. Jusqu’au 6 mai, 58 cas ont été identifiés sur l’île. Une campagne de vaccination est en cours, et plus de 4 000 personnes ont déjà été vaccinées, selon l’agence régionale de santé. Cette flambée est survenue alors qu’une importante épidémie se déroule dans l’archipel voisin des Comores, avec 98 décès et plus de 4 900 cas enregistrés depuis début de l’année.

Le choléra est une maladie infectieuse qui peut se propager rapidement. Elle est en forte augmentation à travers le monde, touchant principalement les pays pauvres et les zones de conflits, notamment en Afrique. Les Comores, la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, le Mozambique, la Somalie, la Zambie et le Zimbabwe sont parmi les pays les plus durement touchés.

Cette situation, à laquelle il faut ajouter Haïti et la Syrie, indique à quel point cette maladie est un indicateur de la pauvreté, de l’instabilité et des conflits armés. « Il existe un lien étroit entre la transmission du choléra et un accès inadéquat à l’eau propre et aux installations sanitaires », a souligné l’OMS. Les lieux à risque d’épidémie sont généralement des camps de réfugiés : la crise humanitaire, incluant les déplacements de population et la difficulté d’accès à l’eau propre, augmente de manière significative les risques.

Un autre facteur à considérer est le changement climatique qui, en augmentant la sévérité et la régularité des inondations, cyclones et sécheresses, perturbe l’accès à l’eau potable. Ce scénario crée des conditions propices à l’émergence du choléra, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Par exemple, le Mozambique a connu une augmentation décuplée des cas de choléra après le passage du cyclone Freddy en 2023, qui a privé certains habitants d’eau propre.

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë causée par une bactérie appelée Vibrio cholerae. Bien que la majorité des personnes infectées ne présentent aucun symptôme, la maladie peut être grave chez 10-20% des cas, entraînant des diarrhées sévères et des vomissements qui provoquent une déshydratation rapide. Sans traitement, le choléra peut être l’une des maladies infectieuses les plus mortelles, pouvant entraîner le décès en quelques jours. Le seul moyen de prévenir l’issue fatale est une intervention rapide avec une perfusion de sels de réhydratation et d’antibiotiques.

L’OMS recommande plusieurs vaccins oraux qui ont été développés pour les régions où le choléra est endémique et durant les épidémies. Cependant, l’augmentation des épidémies a dangereusement diminué les réserves, obligeant les organisations humanitaires à réduire la quantité de doses administrées lors des campagnes de vaccination. En avril, l’OMS a approuvé une version simplifiée d’un vaccin produit par le groupe sud-coréen EuBiologics, afin d’accélérer la production et de reconstituer les réserves mondiales de vaccins contre le choléra.