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8 mai 2024 5 h 12 min

A69: Sabotages et questionnements à l’Assemblée

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Sur le champ de bataille et à l’Assemblée nationale, la confrontation continue entre le gouvernement et ceux qui s’opposent au projet d’autoroute A69, qui lie Toulouse et Castres dans le Tarn. Le mardi 7 mai, Pierre-André Durand, le préfet de la région Occitanie, ainsi que Michel Vilbois, le préfet du département du Tarn, ont été soumis à un interrogatoire par les membres de la commission d’enquête se focalisant sur l’organisation juridique et financière de cette infrastructure de 53 kilomètres. Au début de son discours, M. Durand a réitéré le contexte tendu. « Il n’est pas anormal dans une nation régie par le droit que des différends surgissent autour d’un projet, c’est parfaitement convenable (…) Je ne trouve pas non plus inquiétant que des citoyens veuillent protester, a-t-il précisé. Cependant, nous serons toujours fermes quand il s’agit d’actions délictueuses, voire terroristes, pour être clair.»

Ce langage rappelle celui de Gérald Darmanin. Le 30 octobre 2022, le ministre de l’Intérieur a utilisé le terme « écoterrorisme » pour désigner les manifestations contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Autour du projet de construction de l’A69, plusieurs actes de vandalisme ont été signalés au cours du mois dernier. Pendant la nuit du 16 au 17 avril, quatre véhicules de construction ont été incendiés dans la municipalité de Saïx (Tarn). Un geste revendiqué par une détentrice du GIEC, le Groupe d’intervention pour l’arrêt des travaux.

Le Dimanche 5 mai, un autre appareil a été incendié à Puylaurens (Tarn). L’engin se trouvait sur un terrain adjacent à la RN 126 et appartenait à EHTP, une succursale de NGE, le constructeur de l’autoroute. Une enquête a été initiée par le parquet de Castres. M. Durand a relaté devant la commission mardi l’action de Saïx, mettant en cause une « groupe d’environ trente individus, vêtus en noir et masqués ».
Suite à la descente des opposants pacifistes des arbres où ils se cachaient, notamment dans le bois de la Crémade, une résistance plus violente vise les sites de construction. Au début du mois de mars, plusieurs postes sur les réseaux sociaux ont demandé d’« intensifier les actions » contre NGE. « Nous souhaitons contribuer à instaurer un climat de terreur (…) en soutien à la lutte contre l’A69. Nous exigeons, ainsi que d’autres groupes, un arrêt temporaire de la construction de l’autoroute » avait déclaré une autre division du GIEC le 21 mars. Les militants dénoncent également la brutalité des forces de l’ordre.
Ferme solaire.

Dans un document publié le lundi 6 mai, le groupe La Voie est Libre a rapporté qu’un membre du collectif avait été arrêté à son domicile, un jeudi 25 avril, par plusieurs gendarmes et plaqué au sol. Suite à cette agression brutale, le membre en question a subi une triple fracture du visage, un traumatisme crânien et un choc au genou, confirmé par des docteurs quelques heures après. Selon le collectif, il s’agirait d’un « piège orchestré par la préfecture du Tarn et le Procureur de Castres ». L’individu a été jugé et condamné à dix mois de prison avec sursis en comparution immédiate, mais a choisi de faire appel. La préfecture du Tarn, interrogée par Le Monde, déclare que cette « enquête judiciaire se poursuit » mais refuse d’émettre davantage de commentaires.
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