Découvrir si des océans existent sur les exoplanètes, aussi appelées planètes en dehors de notre système solaire, demandera un long moment d’attente. Comme le souligne Franck Selsis, chercheur au CNRS au Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux, notre technologie actuelle ne permet pas de détecter la présence d’eau liquide sur des planètes si distantes. Peut-être qu’un jour, nous pourrions développer des télescopes assez avancés pour percevoir la lumière des étoiles reflétée par des océans sur de telles planètes… cependant, aucun outil de ce genre n’est actuellement en développement.
Pour l’instant, nous devons nous contenter de petits indices. Mais là encore, la tâche devient rapidement complexe. Pour estimer s’il y a une quantité notable d’eau liquide sur une planète, il faut recueillir un maximum d’informations – masse, taille, orbite, température, rayonnement solaire, caractéristiques et composition atmosphérique – pour contrôler les modèles. Ces données sont coûteuses à obtenir, comme le souligne Alain Lecavelier des Etangs, directeur de recherche au CNRS à l’Institut d’astrophysique de Paris.
Il explique que tout le monde est curieux de savoir si les exoplanètes pourraient accueillir des océans ou d’autres formes de vie. Pourtant, les planètes de taille et de masse similaires à la Terre n’ont été découvertes qu’autour de petites étoiles naines très actives, ce qui pose des problèmes pour les équipes qui les observent, notamment avec le télescope spatial James Webb, dans le système « Trappist 1 », connu pour en avoir sept.
Selon certaines théories, des « planètes océanes » cinq à dix fois plus massives que la Terre existent, capables, dans certaines situations, de maintenir un taux d’eau jusqu’à 50%. Cependant, ces versions aqueuses de « Super-Terre » ou de « Mini-Neptune » ne sont jusqu’à présent que des concepts théoriques. Une controverse récente concerne un corps céleste nommé K2-18b. Des affirmations enthousiastes sur la détection de molécules carbonées dans son atmosphère grâce au spectromètre du James Webb sont sujettes à des interprétations conflictuelles.