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7 mai 2024 4 h 12 min

« Journée pénible pour Trump au procès »

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La comptabilité peut ne pas faire les gros titres comme le font les scandales sexuels et politiques, mais elle est pourtant au cœur du procès actuellement en cours à New York, avec Donald Trump en tant que seul accusé. Le but de l’accusation est d’utiliser cette discipline pour démontrer l’infraction de falsification de documents, ayant pour but de dissimuler un paiement de 130 000 dollars (soit 120 000 euros) fait à l’actrice X, Stormy Daniels. L’objectif de ce paiement était d’étouffer l’histoire de leur liaison d’une nuit que l’ancien président des États-Unis avait eue avec elle. Le lundi 6 mai, les douze membres du jury ont été soumis à une longue et difficile session d’information sur la gestion financière de la Trump Organization, qui est à la fois familiale et pyramidale.

Deux témoins qui ont comparu étaient des employés de l’organisation, dont les frais juridiques sont payés par le groupe. Jeffrey McConney, qui était contrôleur de gestion, a été rigoureusement questionné à propos des remboursements mensuels effectués en 2017 à Michael Cohen, avocat de Donald Trump lors de sa campagne. C’est Michael Cohen — le témoin le plus attendu du procès et un sujet inépuisable de moqueries — qui avait avancé l’argent à Stormy Daniels, justement à quelques jours de l’élection présidentielle de novembre 2016. Le but? Éviter un quelconque scandale majeur de dernière minute.

Ensuite, en janvier, après que Trump ait pris ses fonctions, un plan de remboursement mensuel a été mis en place : douze versements de 35 000 dollars, soit un total de 420 000 dollars pour l’année 2017. Le montant incluait également les taxes à payer et un bonus. Jeffrey McConney avait validé ce processus sur l’ordre du directeur financier de la Trump Organization, Allen Weisselberg. Malheureusement, ce dernier est actuellement en prison pour une peine de cinq mois, et ne pouvait donc pas être présent.

Dans un ton dénué d’émotion et parcimonieux, Deborah Tarasoff, une des figures clefs de la comptabilité de l’Organisation Trump, a offert son témoignage basé strictement sur les faits. Petite femme dans la soixantaine, légèrement intimidée, elle a attesté de l’authenticité et la provenance des documents présentés par le parquet, y compris les chèques signés par Donald Trump lui-même.

Il était le seul à avoir une signature sur les chèques provenant de son compte personnel. Lorsqu’il a déménagé à la Maison Blanche, les documents étaient envoyés pour signature par l’intermédiaire de FedEx. Sur le plan comptable, on a demandé à Deborah Tarasoff de catégoriser ces frais comme des « frais de consultation juridique ». C’est l’élément principal mis en avant par l’accusation.

Un Donald Trump impassible, silencieux et soudain diminué.

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