Les syndicats d’enseignants s’impatientaient depuis un mois pour une présentation formelle sur la réforme de l’éducation, dont les contours principaux avaient été divulgués de manière surprenante par le président Emmanuel Macron le 5 avril. Une réunion, prévue initialement pour le 24 avril, repoussée puis reculée aux 6 mai et 25 avril respectivement, et boycottée par tous les syndicats qui décriaient un manque de respect et une dérision non tolérables, a finalement eu lieu le 6 mai, Rue de Grenelle, en présence de la ministre, Nicole Belloubet.
Au terme de cette discussion, la première sur ce sujet depuis novembre 2023, la Ministre de l’Éducation nationale a validé le passage des concours après trois ans de licence, contre cinq ans précédemment, suivis de deux ans pour un master professionnel rémunéré au sein des nouvelles « Écoles normales supérieures du professorat ».
Cependant, il reste des zones d’ombre concernant le cadre général de cette réforme. Les textes doivent être présentés en comité social d’administration ministériel le 21 mai et les premiers concours à bac + 3 sont prévus pour juin 2025. La situation et la rémunération des futurs admis en formation, qui représente un changement significatif, ne sont pas encore déterminées. Le fait que certaines annonces ont devancé les décisions finales a conduit à de nouvelles déclarations lundi.
Emmanuel Macron avait indiqué que les lauréats du concours recevraient une rémunération de 1400 euros par mois en première année de master, un chiffre confirmé par un document préparatoire qui avait fuité fin mars. Cependant, la Rue de Grenelle a clarifié que le salaire pour cette première année, pendant laquelle les étudiants effectueront des « stages d’observation », serait en réalité de 900 euros net.
Des informations récentes font état que Gabriel Attal, le premier ministre, avait déjà indiqué le montant en question à la presse dès le 5 avril. Cependant, ce sujet fait l’objet d’un débat entre le ministère de l’éducation, Matignon et Bercy depuis plusieurs semaines. Selon l’annonce de lundi, les futurs enseignants qui vont être acceptés dans les nouveaux concours seront engagés pour cinq ans auprès de l’Etat, un détail que l’Elysée n’avait pas mentionné au début du mois d’avril. En outre, ces enseignants recevront un salaire de 1 800 euros pendant leur dernière année de master, tout en travaillant à mi-temps dans un établissement.
La situation est néanmoins entachée d’incertitudes et de confusions en ce qui concerne le statut des futurs admis au concours, toujours en cours d’étude. D’après les syndicats, le ministère parle d’un statut de « stagiaire alternant » en première année de master, et seulement d’un statut de « fonctionnaire stagiaire », avec le salaire correspondant, en deuxième année de master. Ce point de vue est source de perplexité pour les représentants du secteur, car normalement, la réussite à un concours de la fonction publique confère d’emblée le statut de fonctionnaire.
La lecture complète de cet article est réservée aux abonnés, il vous reste encore 56.33% à lire. Le SNES-FSU qualifie cette situation d’imprécisions graves.
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