Après des années d’anticipation, la France a finalement légalisé la cryoconservation des ovocytes en 2021, ouvrant ainsi la voie à la préservation de la fertilité des femmes. Ce processus, qui consiste à geler et à stocker les ovocytes pour une utilisation future, pourrait aider les femmes, dont la fertilité commence généralement à diminuer à partir de 38/40 ans, à tomber enceintes si elles ont pris les devants en cryoconservant leurs ovocytes de préférence avant l’âge de 35 ans.
Mais il convient de noter que la cryoconservation des ovocytes n’offre pas une solution définitive à la réduction de la fertilité liée à l’âge. Il y a de nombreuses restrictions liées à ce procédé, notamment la nécessité de geler un bon nombre d’ovocytes précocement, et malgré cela, cela ne garantit pas forcément la possibilité de concevoir un enfant, et encore moins d’établir une grande famille. Néanmoins, cette procédure représente une avancée significative dans le domaine scientifique.
La France était parmi les derniers pays qui interdisaient cette méthode de préservation de la fertilité pour des raisons non médicales, réservant cette autorisation pour les cas de maladies susceptibles de compromettre la fertilité.
L’annonce de cette décision a provoqué la joie parmi les professionnels de la santé et les femmes, bien que cette excitation ait été de courte durée, en particulier pour les patientes. En effet, il est devenu très difficile aujourd’hui de procéder à la cryoconservation des ovocytes en France. Pour des raisons obscures, la législation a limité l’accès à cette méthode à des centres publics et l’a interdite aux centres privés, qui représentent plus de la moitié des quelque cent centres de procréation médicalement assistée (PMA) en France.
Cette décision, dépourvue d’argumentation convaincante, a effectivement privé les femmes de la moitié des équipes médicales disponibles pour effectuer cette procédure. De plus, le gouvernement n’a que légèrement renforcé les équipes médicales dans les services publics de PMA.
Les longs délais nécessaires pour obtenir un premier rendez-vous pour la préservation des ovocytes sont problématiques. Dans certaines cliniques, une femme peut attendre plus de deux ans! Et une fois le rendez-vous obtenu, elle doit attendre encore plus longtemps pour être intégrée dans le programme et commencer la procédure. Jusqu’à présent, seuls 6 000 à 7 000 ovocytes ont été préservés pour des raisons personnelles.
Ces délais sont inacceptables et diminuent les chances de grossesse pour ces femmes qui utilisent leurs ovules congelés. De plus, en raison des faibles taux de réussite de la congélation d’ovocytes chez les femmes plus âgées, la loi limite cette option aux femmes de moins de 37 ans. Cependant, en raison de ces longs délais d’attente, les femmes qui ont actuellement 35 ou 36 ans se voient refuser ce droit et ont pratiquement aucune chance de congeler leurs ovocytes en France en se conformant aux délais légaux. Malgré les avertissements, le gouvernement n’a pris aucune mesure, laissant les femmes sans autre option que de pleurer sur leurs droits non respectés.
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