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6 mai 2024 9 h 06 min

Révélations embarrassantes d’une ex-avocate néerlandaise

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Dans le monde juridique néerlandais, Inez Weski est une figure reconnue, réputée pour son style gothique, son sens de l’humour sombre, et sa capacité exceptionnelle à défendre ses clients, comme en témoigne une plaidoirie de deux jours qu’elle a menée en 2018. Elle a toujours été un personnage à part dans les salles d’audience, avec son maquillage audacieux et sa garde-robe toutes en noir.

Cependant, le 21 avril 2023, sa vie a pris une tournure dramatique. Après avoir cédé son cabinet d’avocat à Rotterdam, la célébrité médiatique a été arrêtée par la police sans avoir le temps de prendre soin de ses chats. Elle a été emmenée et détenue dans un cachot obscur dont elle ne connaît toujours pas l’emplacement.

Cette figure légendaire du barreau, âgée de 69 ans et comptant quarante-cinq années de carrière, a été suspectée de collaborer avec une organisation criminelle. Et pas n’importe laquelle : la Mocro Mafia, un groupe enraciné dans diverses structures criminelles marocaines, spécialisée dans la contrebande de cocaïne et dirigée par le redoutable Ridouan Taghi, 46 ans.

Au moment de son arrestation, Weski défendait ce criminel notoire, qui avait été extradé de Dubaï vers les Pays-Bas en 2019. Elle s’est retirée peu après de son cas, suite à son arrestation. Taghi et seize de ses associés ont fait l’objet d’un long procès, ironiquement nommé « Marengo » – un nom choisi de manière aléatoire par un ordinateur, selon la tradition de la justice néerlandaise. Le procès s’est terminé en février 2024 par la condamnation à perpétuité du leader du gang, reconnu coupable de cinq meurtres et de deux tentatives de meurtre. La « Mocro » est soupçonnée d’être derrière bien plus de crimes, dont les victimes comprennent l’avocat Derk Wiersum et le journaliste d’investigation Peter R. de Vries.

En traduisant les informations du texte original, on découvre que Mme Weski est suspectée d’avoir facilité le transfert de messages de son client alors qu’elle était la seule autorisée à le voir dans son établissement pénitentiaire hautement sécurisé. Des éléments de preuve qui incriminent Mme Weski ont été découverts par la police suite à l’éclatement du réseau Sky ECC, selon la procédure judiciaire, elle aurait également divulgué à M. Taghi des informations confidentielles de l’enquête. Mme Weski a été libérée après une peine de quarante et un jours en détention et attend actuellement le jour de son procès.

Admettant qu’elle avait envisagé de passer le reste de sa vie « dans une grotte », elle retrouve désormais sa vigueur. Il était hors de question pour cette femme expérimentée dans d’importantes affaires criminelles de céder face à l’accusation. Ainsi, le vendredi 19 avril, elle a publié un livre rédigé dans la plus grande confidence : Het geluid van de stilte (« le bruit du silence », éditions Lux, non traduit), dans lequel elle relate son expérience de détention dans le « bunker » où, dit-elle, elle se meuvait « comme un tigre de Sibérie ». Elle laisse entendre que certains de ses « persécuteurs », conscients de ses problèmes de santé, auraient souhaité la voir mourir dans cet endroit anonyme où, d’après elle, elle a failli tomber dans le coma. Il reste encore la moitié de cet article à lire, disponible uniquement pour les abonnés.