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Multiplication des violences contre élus allemands

Doris Funke et Bettina Schäfer, deux amies retraitées de 66 et 68 ans respectivement, ont une tradition de trois ans où elles se retrouvent tous les dimanches après-midi pour voir un film dans un cinéma berlinois. Cependant, le dimanche 5 mai, elles ont rompu leur rituel pour assister à une manifestation en l’honneur de l’eurodéputé SPD Matthias Ecke, qui a été violemment attaqué le vendredi précédent, un incident qui a choqué l’Allemagne.

Doris, une ancienne infirmière, estime qu’il est inacceptable qu’un politicien soit agressé dans un pays comme l’Allemagne. Bien que Bettina, une ancienne assistante sociale, n’aille généralement pas manifester, elle a immédiatement accepté de se joindre à Doris quand celle-ci lui a proposé, car elle estime que la démocratie de leur pays est en train d’être menacée.

Ce dimanche soir, tout comme Doris et Bettina, environ un millier de personnes se sont rassemblées à la porte de Brandebourg. Un précédent rassemblement avait eu lieu plus tôt à Dresde, où Matthias Ecke, membre du SPD, avait été agressé vendredi soir alors qu’il mettait en place des affiches pour son parti pour les élections européennes du 9 juin. Les détails exacts de l’incident restent flous. Un jeune homme de 17 ans s’est présenté à la police dans la nuit de samedi à dimanche, mais ses motivations restent inconnues. Les trois autres assaillants ont été identifiés lundi matin par le parquet, qui a simplement indiqué qu’ils avaient entre 17 et 18 ans.

Plus tard dimanche après-midi, des nouvelles réconfortantes sur l’état de santé de Matthias Ecke, l’eurodéputé de 41 ans, ont été partagées. Il a réussi une opération à la suite d’une blessure au visage. Son agression a suscité beaucoup d’émotion dans le pays car elle semble être le dernier en date d’une longue série d’incidents similaires. Quelques instants avant, un homme de 28 ans qui affichait des posters pour le parti des Verts dans la même rue, a également été agressé, avec des attaques à coups de poing et de pied. La police soupçonne le même groupe d’agresseurs. Cet incident est considéré comme une attaque contre la démocratie.

Au cours des derniers jours, plusieurs attaques ont été observées. Le soir du jeudi 2 mai, l’élu écologiste Kai Gehring, ainsi que son collègue de parti, Rolf Fliss, ont été physiquement agressés au visage à Essen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), en Allemagne de l’ouest. Précédemment, Katrin Göring-Eckardt, vice-présidente écologiste du Bundestag, avait été harcelée par des protestataires pendant qu’elle était dans son véhicule, après une assemblée publique dans une petite localité de l’Allemagne de l’est. Elle n’a pu quitter les lieux qu’après quarante-cinq minutes grâce à l’intervention de la police.
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