Dans la nation africaine du Tchad, Mahamat Idriss Déby, le chef de la transition et fils du feu leader Idriss Déby Itno, confronte son premier ministre et principal adversaire, Succès Masra, aux élections le 6 mai. Bien que Déby était, de prime abord, le favori de ces élections, l’élan de Masra pendant les derniers jours de campagne a semé le doute sur le résultat du vote.
Masra, âgé de 40 ans, qui est passé du statut d’opposant à celui de premier ministre, a attiré un grand nombre de personnes lors de ses rassemblements dans le pays. La question demeure alors : si les élections semblent faussées, fera-t-il appel aux citoyens pour protester contre le gouvernement, risquant d’autres manifestations tragiques comme celles du 20 octobre 2022? Ou essaie-t-il seulement de renforcer sa position pour maintenir son rôle actuel?
Trois jours avant le vote, il a rencontré le journal Le Monde chez lui à N’Djamena et a exprimé un sentiment profond de besoin et d’inévitabilité du changement au Tchad, soutenu par l’enthousiasme qu’il a perçu pour sa candidature tout au long de la campagne.
Vers la fin du mois d’Avril, l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), qui supervise le vote, a exprimé ses inquiétudes concernant une « escalade verbale » et a appelé à modérer les conversations politiques. En réponse, Masra a affirmé que son parti, Les Transformateurs, a mené une campagne pacifique basée sur la comparaison des idées et des plans. Cependant, il a signalé que leurs opposants politiques ont créé un climat de tension en brûlant des bureaux de leur parti et en arrêtant des sympathisants, dans leur tentative de contrer la forte mobilisation populaire en faveur de Masra.
Dans le contexte du scrutin, vous avez exhorté vos partisans à rester « alertes ». Craignez-vous une absence de transparence dans l’organisation de ce vote ?
Je suis une personne proactive. Le fait d’avoir foi en nos structures civiques n’empêche pas que nous devions les superviser. D’après la législation, chaque individu est en effet autorisé à observer le comptage des votes, c’est la méthode la plus efficace pour écarter toute potentielle suspicion de manque de clarté.
Depuis le début de l’année, vous occupez le poste de Premier Ministre. Si des irrégularités sont constatées, n’en porterez-vous pas une part de responsabilité ?
En étant nommé à la tête du gouvernement, je contribue à légitimer le processus électoral. Sans ma présence, la situation aurait sans aucun doute été plus grave.
Si les résultats officiellement annoncés ne correspondent pas à ceux qui vous ont été rapportés lors de l’observation du vote, quelle sera votre réaction ?
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