Lundi 6 mai, lors de sa visite d’Etat en France, Emmanuel Macron a incité son homologue chinois, Xi Jinping, à instaurer des « règles commerciales équitables pour tous » entre l’Europe et la Chine, en raison des désaccords commerciaux croissants entre ces deux entités, il a également plaidé pour une coordination « décisive » sur la question de la guerre en Ukraine. Macron, le président français, qui souhaite positionner la France en tant que « puissance équilibrante » dans le conflit sino-américain, a marqué le 60e anniversaire des relations diplomatiques bilatérales avec la Chine, Xi Jinping ayant fait son arrivée à Paris la veille pour sa première tournée en Europe depuis 2019.
Macron a souligné l’importance du dialogue euro-chinois face à la situation internationale complexe en déclarant à l’ouverture des discussions que « la situation internationale demande clairement plus que jamais ce dialogue euro-chinois ». Cette déclaration a été faite sous l’œil critique de certains de ses détracteurs, tels que le candidat socialiste aux élections européennes de juin, Raphaël Glucksmann, qui l’accuse de « rouler le tapis rouge » de manière « obséquieuse » à un « dictateur ».
« Le futur de notre continent dépend indubitablement de notre capacité à continuer à développer des relations équilibrées avec la Chine », a-t-il déclaré à l’Elysée lors d’une réunion trilatérale, en présence d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.
Selon Xi Jinping, « la Chine et l’Union européenne doivent rester partenaires ». Il a ajouté que « en tant que deux grandes puissances mondiales, la Chine et l’Union européenne doivent rester partenaires, continuer à dialoguer et coopérer, approfondir la communication stratégique, renforcer la confiance mutuelle stratégique, consolider leur consensus stratégique et procéder à une coordination stratégique », lors de cette réunion trilatérale.
Pour renforcer les liens entre l’Union européenne et la Chine, tout en contribuant à la paix et au développement à l’échelle mondiale, l’UE voit la Chine comme un allié, un concurrent et un rival systémique. Macron, le Président français, a exprimé succinctement la nécessité de discuter des préoccupations de manière amicale et confiante pour les surmonter. Il a lancé un avertissement contre une logique de découplage potentiellement dommageable sur le plan économique, soulignant la nécessité de règles équitables pour tous.
La tête de l’exécutif de Bruxelles a également plaidé pour un accès équitable aux marchés. Avant leur by face-à-face, elle avait mis l’accent sur l’importance pour l’Europe de ne pas accepter le commerce injuste résultant de l’afflux de voitures électriques ou d’acier chinois, produits grâce à des subventions massives. Elle a également affirmé que l’UE est prête à prendre des décisions fermes pour protéger son économie et sa sécurité si besoin.
Il y a nombreux litiges commerciaux qui pourraient conduire à une augmentation des droits de douane. Face à la menace d’être coincée entre les économies américaines et chinoises, toutes deux largement soutenues par l’État, l’UE a récemment mené plusieurs enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à divers secteurs industriels, notamment les voitures électriques.
L’UE et la France exhortent également Pékin à utiliser toute son influence sur la Russie pour mettre fin à la guerre. Après une cérémonie protocolaire élaborée aux Invalides plus tôt dans la journée, un échange politique plus substantiel entre les deux parties a eu lieu. La rencontre s’est conclue par des déclarations à la presse et un banquet à l’Élysée.
Lors des Jeux Olympiques de Paris cette année, le chef d’état français a l’intention de convaincre son homologue chinois d’appuyer la « trêve olympique ». Il a insisté sur l’importance cruciale de la « coordination » avec Pékin dans les « grandes crises » en Ukraine et au Moyen-Orient. Le souhait de Paris est d’empêcher que la Chine, principal soutien de Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, n’offre un appui explicite à la guerre contre Kiev. Le but est même, d’après l’Elysée, de « l’inciter à mobiliser les ressources » qu’elle détient sur Moscou pour « participer à la fin de ce conflit ».
Mme Von der Leyen a mis en lumière l’intérêt commun de la Chine et de l’Union européenne pour la paix et la sécurité, et affirmé sa résolution à mettre fin à l’attaque militaire russe contre l’Ukraine et instaurer une paix juste et durable. Il est crucial de prouver, a insisté la présidente de la Commission, que notre coopération est fructueuse, en soulignant le « défi » que représente le « lien économique significatif » entre Bruxelles et Pékin.
La France et l’UE misent sur la Chine pour « mettre à profit toute son influence sur la Russie » dans le but de stopper le conflit en Ukraine, a-t-elle déclaré à l’issue de la rencontre. Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron ont aussi incité le président chinois, Xi Jinping, à « redoubler d’efforts pour réduire l’approvisionnement à la Russie d’équipements à double usage [qui peuvent avoir un usage civil et militaire] » qui sont retrouvés sur le front en Ukraine.
La dirigeante de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé sa confiance que la Chine continuerait à atténuer les dangers nucléaires provenant de la Russie. Elle a souligné le rôle crucial joué par le président chinois Xi dans la réduction des menaces nucléaires imprudentes de la Russie lors de sa déclaration à Paris, alors que des exercices nucléaires sont sur le point d’être déclenchés par Moscou. Par ailleurs, une rencontre plus intime entre les deux dirigeants est prévue mardi dans la région des Pyrénées, où ils seront accompagnés de leurs conjointes.
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