L’album « Libérations », une création de Robert Capa et Alexis Jenni avec une postface par Clara Bouveresse, publié par Seuil, est une réunion intime de l’histoire majeure et du grand reporter qui l’a capturée en mouvement. Ce chef-d’œuvre est présenté 70 ans après le décès du grand reporter hongrois. Robert Capa (1913-1954) est surtout connu pour ses images emblématiques, comme l’invasion américaine d’Omaha Beach le 6 juin 1944, photographiée dans les eaux glaciales de la Manche et légèrement floues, d’après la justification du magazine qui les a publiées. Une autre image infâme est celle de la « tondue de Chartres », une femme chauve paraded dans les rues de la ville le 16 août 1944, portant un bébé dont le père est un soldat allemand. Cette image symbolise la purge brutale de l’époque.
En plus de ces clichés historiques, l’album contient 150 autres images, certaines nouvellement découvertes, prises entre 1942 et 1945 par Capa auprès des troupes américaines qui libèrent l’Europe et l’Afrique du Nord. L’aspect unique de ce livre réside dans le captivant texte d’Alexis Jenni qui accompagne ces images. Avec les mots de Jenni, le correspondant de guerre devient un incroyable héros de fiction.
Le personnage à l’étude est connu sous le nom de Robert Capa, une identité fictive conçue par André Friedmann, son nom réel, et sa partenaire Gerta Pohorylle. Deux réfugiés d’Europe centrale qui truquaient leurs propres clichés, les vendant comme si elles étaient l’œuvre d’un excentrique américain à un prix exorbitant. Qui plus est, il a été révélé que certaines de ses images étaient des mises en scène, comme celle d’un soldat tombant, présumé mortellement blessé. Une image emblématique de la guerre d’Espagne qui a probablement été reconstituée par Capa lui-même lorsqu’il n’avait pas de nouvelles photos à soumettre à la presse.
Le récit commence par un événement étonnant, alors qu’il est alité dans son studio new-yorkais, trois lettres glissent sous sa porte, et c’est le début d’un chapitre épique qui s’étendra sur trois ans. Une lettre issu du magazine Collier’s le propulse de l’autre côté de l’Atlantique à faire des reportages sur différents aspects de la guerre : les batailles, les décès, les raids aériens, les sauts en parachute et même des parties de poker.
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