La victoire écrasante du parti du Président du Togo, Faure Gnassingbé, lors des élections législatives tenues le 29 avril, a été annoncée par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) le samedi 4 mai. Cette victoire confortable permettra à Gnassingbé de rester au pouvoir conformément à la nouvelle Constitution adoptée en avril.
L’Union pour la République (Unir), le parti du président, a décroché 108 des 113 sièges disponibles, d’après les résultats préliminaires dévoilés à Lomé par le président de la CENI, Dago Yabré, suite à un dénombrement diffusé live sur la télévision nationale. La CENI a indiqué un taux de participation de 61%.
Ces résultats, en attente de confirmation de la Cour constitutionnelle, représentent une victoire marquante pour le parti de M. Gnassingbé, qui dirige le pays depuis 2005 après le long règne de son père. Il est prévu qu’il continue à contrôler la destinée du Togo pour au moins les six années à venir.
La nouvelle Constitution, ratifiée par les députés le 19 avril, a vu le pays passer d’un système présidentiel à un système parlementaire. Le pouvoir est désormais entre les mains du président du conseil des ministres, qui est automatiquement le leader du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. C’est le cas de Faure Gnassingbé, président d’Unir.
Cependant, cette réforme constitutionnelle a été fortement critiquée par l’opposition togolaise et diverses organisations de la société civile, qui ont dénoncé un « coup d’État institutionnel » et estiment qu’elle offre à M. Gnassingbé la possibilité de rester au pouvoir de façon prolongée.
D’après l’ancienne Constitution, le Président n’aurait pu se présenter qu’une fois de plus en 2025. Selon l’opposition, l’abolition du vote direct pour la présidentielle permettra à l’actuel Président de renouveler indéfiniment son mandat tant que son parti continuera de remporter les élections législatives.
En revanche, pour le parti au pouvoir, cette réforme constitutionnelle favorise une meilleure représentativité des organes gouvernementaux. D’après les termes de la nouvelle Constitution, le président, nommé par les députés pour un mandat de quatre ans, n’occupe qu’un rôle honorifique.
Malgré un contexte politique tendu, les élections se sont tenues paisiblement le lundi 29 avril. Par la suite, plusieurs organisations internationales se sont déclarées satisfaites du déroulement du vote. La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Africaine et l’Organisation Internationale de la Francophonie approuvent « la mise en place d’un cadre permanent de concertation », ainsi que « la bonne conduite de la campagne électorale ». Toutes ont salué la paisibilité des élections. La veille, la Communauté des États Sahélo-Sahariens avait jugé le vote comme étant « libre, équitable et transparent ».
Interdites depuis 2022, certaines manifestations ont débuté. Des critiques de l’opposition concernant le déroulement des élections ont commencé à émerger. Nathaniel Olympio, le chef du Parti des Togolais de l’opposition, a regretté mercredi en utilisant un réseau social notoire qu’ « les organisations internationales aient validé des élections frauduleuses ». Il a aussi critiqué leur déploiement de « moins de soixante-dix observateurs » dans tout le pays.
Dans le texte originel, il est mentionné que la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP), qui est une coalition de partis politiques de l’opposition et d’organisations civiles, a relevé plusieurs irrégularités lors du déroulement des élections. Cela comprenait un excès de votes dans divers centres, des retards dans le commencement du vote et l’absence d’affichage des listes électorales.
En outre, treize partis politiques et organismes de la société civile au Togo n’étaient pas satisfaits de la nouvelle Constitution du pays. En avril, ils ont présenté une demande à la Cour de justice de la Cedeao, exigeant l’abrogation de la nouvelle constitution.
Les efforts de l’opposition pour organiser des manifestations contre la nouvelle constitution n’ont pas abouti. Les dirigeants de l’opposition ont été empêchés de se rassembler par les autorités. Au Togo, il est interdit de manifester depuis 2022 suite à une attaque sur le grand marché de Lomé où un gendarme a été tué.