Lundi 6 mai, à Bamako, le colonel Assimi Goïta, leader de la junte malienne, a initié une étape nationale de discussions conçues pour générer des solutions internes pour résoudre la crise qui secoue le pays depuis longtemps. Le « dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale » qui a été précédé par une session de consultations locales, est prévu pour se conclure vendredi et est largement ignoré par une majorité des restants de l’opposition.
Acclamés par la force en 2020 pour diriger un pays constamment attaqué par des groupes djihadistes et radicaux, les colonels sont critiqués par leurs adversaires qui les accusent d’exploiter ces discussions pour légitimer leur pouvoir. Ils n’ont pas respecté leur promesse d’organiser une élection présidentielle en février et de transférer le pouvoir à des civils élus fin mars. Ils ont interrompu les activités des partis en avril en raison de leurs plaintes contre le non-respect de leurs engagements et contre le « dialogue ».
Assimi Goïta s’est toutefois engagé en affirmant que le « dialogue » avait été « entièrement inclusif », en ligne avec son désir de voir tous les Maliens « participer et s’exprimer librement ». Le chef de l’Etat, qui a pour préoccupation majeure le rétablissement de la souveraineté nationale, a présenté ces consultations comme un effort purement malien pour trouver des solutions. « Nous avons décidé que les Maliens se réunissent entre eux sans intermédiaires pour établir une nouvelle structure de paix », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie diffusée par la télévision nationale, sans donner de détails précis sur les moyens de résolution de la crise.
Les autorités ont représenté le « dialogue » comme un remplacement à l’accord de paix d’Alger de 2015, signé avec les séparatistes du Nord. Cet accord, considéré par les alliés internationaux comme un pilier essentiel de la stabilisation, était vu par certaines personnes comme une tentative de division forcée de l’étranger. Les séparatistes ont relancé leur combat contre le gouvernement central en 2023 et la junte a condamné l’accord. « Les mesures recommandées par la communauté internationale ont plutôt contribué à étendre les zones de conflit à une grande partie du territoire », a déclaré le colonel Goïta.