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« Savoir des services secrets gaullistes, 1944 »

Au printemps 1944, le débarquement allié est sur le point d’avoir lieu. Les Allemands sont impatients de connaître les détails – où, quand et comment ? Les alliés anglo-américains ont ces informations – l’opération « Overlord » se déroulera en Normandie. Quant à la date exacte, le général Eisenhower, en tant que commandant suprême, est chargé de la déterminer. Le général de Gaulle, qui est exclu des décisions stratégiques interalliées, dépend de son propre service secret pour recevoir ces informations vitales.
Son service secret ? Initié comme le 2e bureau, puis renommé Bureau central de renseignement et d’action militaire et finalement Bureau central de renseignement et d’action, plus communément appelé BCRA, ce dernier relève maintenant de la direction générale des services spéciaux (DGSS). André Dewavrin, surnommé le « colonel Passy », une des principales figures de la France libre, a été à la base de la création de ces agences de renseignement.
Cet article est extrait du  » Hors-Série Le Monde : 1944 – Des débarquements à la libération de la France « , publié en mai 2024, disponible en magasin ou sur notre site internet.

Depuis l’épisode infâme connu sous le nom d' »affaire Howard » en décembre 1940, où Passy, un novice en espionnage, s’était laissé surprendre par une machination britannique visant à affaiblir la flotte française libre, beaucoup de choses ont évolué. Le BCRA, en effet, a réussi à se hisser en tant que canal de communication essentiel entre la France libre et la Résistance nationale. Bien sûr, tout cela s’est déroulé sous l’étroit surveillance des Britanniques qui contrôlaient les opérations secrètes terrestres et navales entre l’Angleterre et la France occupée, tout comme la majeure partie des communications radio.

De Gaulle, fidèle à sa quête d’indépendance, a toujours été un fervent soutien de Passy, qu’il considérait comme l’un de ses alliés les plus loyaux. Cette admiration a ensuite été affaiblie lors de la guerre d’Algérie, marquant un contraste avec la vision politique gaulliste de Jacques Soustelle, un expert en civilisations précolombiennes. Ce dernier était à l’opposé de Passy, un gaulliste de terrain. Passy, à cette époque, dirigeait la seule branche londonienne des services secrets, le BCRAL, supervisant les opérations secrètes pour la moitié nord de la France. En plus de cela, Passy était également le chef d’état-major du général Kœnig à Londres, qui dirigeait les Forces françaises de l’intérieur, les FFI.

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