Hier, nous faisions le point sur la situation. Les médiateurs internationaux (les Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar) sont en attente de la réponse du Hamas à la proposition récente de cessez-le-feu. Vendredi 3 mai, des rapports médicaux de la bande de Gaza confirmaient des attaques israéliennes mortelles durant la nuit, particulièrement dans la région de Rafah.
Le gouvernement israélien a répliqué avec une offensive suite à l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a causé la mort de 1 170 personnes, dont la majorité étaient des civils, comme indiqué par un rapport de l’Agence France Press se basant sur des données officielles israéliennes. Le conflit a engendré 34 622 décès, principalement des civils, d’après le ministère de la santé du territoire contrôlé par le Hamas. Au moins 26 morts supplémentaires ont été comptés en 24 heures et il y a eu 77 867 blessés, comme le précise le communiqué du ministère.
Le Hamas est en temps de réflexion avant de donner leur réponse à la proposition de trêve.
Le dirigeant du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé jeudi lors d’un appel téléphonique avec le chef des renseignements égyptiens, Abbas Kamel, que leur groupe étudiait d’un « esprit positif » l’offre actuelle de suspension de quarante jours des combats.
Haniyeh a « confirmé » qu’une délégation du Hamas se rendrait prochainement en Egypte pour poursuivre les négociations récentes, dans le but d’un accord éventuel qui « répondrait aux demandes de [leur] peuple » et « mettrait un terme à l’agression ».
Le leader du Hamas, un mouvement classifié en tant que groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union Européenne, a également eu une discussion avec le ministre des affaires étrangères qatari, exprimant son désir de conclure un accord. En milieu de semaine, un membre du Hamas exprimait une saisie plutôt négative des propositions en cours.
Par ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé une légère amélioration de la situation alimentaire à Gaza vendredi. « Il est évident qu’il y a davantage de nourriture basique, comme du blé, ainsi que d’autres types d’alimentation sur les marchés, pas seulement dans le sud de Gaza, mais aussi dans le Nord », a affirmé Rik Peeperkorn, le représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens, au cours d’une conférence de presse à Genève, faisant savoir que « la situation alimentaire avait légèrement évolué vers le mieux ». Ahmed Dahir du même organisme, depuis Gaza, a corroboré ces propos. « La situation a évolué ces dernières semaines. Il y a maintenant plus de nourriture qui arrive », a-t-il précisé. Les deux docteurs de l’OMS n’ont pas pour autant écarté le risque de famine.
La distribution de l’aide internationale à Gaza est strictement supervisée par Israël, avec une majorité de l’assistance provenant d’Égypte par l’intermédiaire de Rafah. Le point d’entrée de Kerem Shalom, par lequel l’aide en provenance d’Israël est fournie, a été rouvert en décembre suite à l’intervention des États-Unis qui ont poussé Israël à revenir sur sa décision de bloquer toute aide à Gaza. De plus, Israël a ouvert, fin avril, le passage d’Erez sous la pression du président américain Joe Biden, permettant ainsi l’accès à l’aide venant de Jordanie vers le nord de Gaza.
La Cour pénale internationale (CPI) a émis un avertissement aux individus portant des menaces contre l’institution ou son personnel. Selon le bureau du procureur Karim Khan basé à La Haye, telles menaces pourraient potentiellement compromettre l’administration de la justice de la CPI, même si elles ne sont pas mises à exécution. Les détails précis concernant la provenance de ces menaces et leur possible lien avec Israël ou les conflits à Gaza demeurent inconnus.
En 2021, la CPI a initié une enquête sur Israël, le Hamas et d’autres factions armées palestiniennes sur d’éventuels crimes de guerre en territoires palestiniens. L’enquête s’est depuis lors étendue pour couvrir l’escalade des affrontements et la violence suite aux attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas en Israël.
Des fonctionnaires israéliens ont informé le New York Times qu’ils envisagent que la Cour pénale internationale émette des mandats d’arrêt contre les membres du gouvernement israélien. Isaac Herzog, le dirigeant israélien, a déclaré mercredi que toute accusation potentielle contre des officiels israéliens par la Cour serait «un risque pour les démocraties».
Sciences Po Paris a été évacué tandis que d’autres lieux en région sont occupés. Vendredi, la police est intervenue à Sciences Po Paris pour expulser les activistes pro-Gaza qui occupaient un bâtiment depuis le jour précédent. Cet établissement et ses campus restent le point de mire d’un mouvement étudiant pro-palestinien en France qui agite le débat politique. Matignon a déclaré que la détermination restera intacte.
Le soutien étudiant pour Gaza et les Palestiniens est limité à Sciences Po Paris, ses campus régionaux (tels que le Havre, Dijon, Reims ou Poitiers) et aux instituts d’études politiques, mais a du mal à se généraliser dans les universités. Une manifestation en faveur des Palestiniens a eu lieu vendredi à 14h à Paris, à l’initiative de syndicats étudiants. D’autres manifestations ont également eu lieu à Reims, Lyon, Saint-Etienne et Lille.
Londres a imposé des sanctions supplémentaires contre les «colons extrémistes» israéliens en Cisjordanie. Le Royaume-Uni a annoncé vendredi qu’il avait pris des mesures punitives contre les colons israéliens en Cisjordanie. David Cameron, le ministre britannique des affaires étrangères, a déclaré dans un communiqué que « les colons extrémistes compromettent la sécurité et la stabilité et mettent en péril les chances de paix ».
Deux groupes ont été pris pour cible par des sanctions : la Jeunesse de la Colline, coupable de la création « d’établissements illégaux (…) dans l’objectif d’expulser tous les Palestiniens des territoires en occupation », selon les informations du Royaume-Uni, et le mouvement Lehava, responsable “d’avoir stimulé, incité et encouragé” la violence contre les populations arabes et palestiniennes.
Les sanctions ont également affecté quatre personnes spécifiques : Noam Federman, l’ancien leader du mouvement anti-arabe Kach (maintenant interdit). Trois autres individus, Eden Levi et Neria Ben Pazi, qui sont coupables d’avoir participé à des attaques et intimidations contre les Palestiniens, et Elisha Yered, le « porte-voix officieux du groupe Jeunesse de la Colline », ont également été sanctionnés. Levi et Pazi sont également confrontés à des sanctions de l’Union européenne depuis le mois dernier. Des actions similaires ont également été prises par les États-Unis en février.
Dror Or, un otage israélien retenu à Gaza, est mort. Agé de 49 ans, il était détenu à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Le kibboutz Beeri, où il vivait, a annoncé sa mort dans une déclaration. Yonat, son épouse, avait été tuée lors de la même attaque, tandis que leurs deux enfants, Noam et Alma, âgés de 17 ans et 13 ans respectivement, avaient été kidnappés et ensuite libérés suite à un accord de cessez-le-feu signé en novembre. « Il est maintenant confirmé que Dror Or, qui a été enlevé par le Hamas le 7 octobre [2023], a été tué et que son corps est retenu à Gaza », a communiqué le gouvernement israélien sur son compte officiel X , ajoutant que Alma, Noam et leur frère Yahli sont maintenant orphelins. Le 7 octobre, les combattants du Hamas ont pris en otage plus de 250 personnes. Il en reste 129 prisonniers à Gaza, et après l’annonce de la mort de Dror Or, ils ont signalé que 35 avaient péri.
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