Lors d’un rassemblement électoral le samedi 4 mai à Bordeaux, Marie Toussaint, tête de liste d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) pour les élections européennes, a dénoncé successivement la stratégie « impécise » des socialistes et la politique « brutale » des « insoumis ». Elle était accompagnée par la secrétaire nationale du parti écologiste, Marine Tondelier, l’ancien candidat à la présidentielle des Verts, Yannick Jadot, et Pierre Hurmic, le maire de la ville dans laquelle elle a grandi.
La candidate a commencé par dénoncer « l’augmentation de la précarité » en France et le retour « aux standards du pacte de stabilité » en Europe, attaquant les « socialistes européens qui soutiennent le retour de l’austérité ».
Marie Toussaint a jugé que, bien que le vote socialiste parle d’écologie et utilise son langage, il continue fondamentalement à protéger le modèle qui conduit notre societé au désastre. Elle estime que c’est du « Canada Dry », parlant devant 200 sympathisants et militants.
Un mois avant les élections, Marie Toussaint n’est créditée que de 6% à 8% des intentions de vote, loin de l’effet obtenu aux élections européennes de 2019 par Yannick Jadot (13,4%) et plusieurs points derrière le favori des sondages à gauche, Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place publique.
Selon elle, « Raphaël Glucksmann est l’objet charmant qu’on expose en vitrine pour camoufler les restes du magasin », affirmant que « le seul vote pour le climat, pour la justice, est le vote vert ».
Mme Toussaint a critiqué vivement l’approche de Jean-Luc Mélenchon envers la politique, accusant ce dernier de semer la discorde parmi les écologistes et la gauche. Elle a reproché à Mélenchon d’avoir négligé l’Europe, la jugeant pourtant essentielle dans la lutte contre le changement climatique.
Selon elle, Mélenchon a non seulement exacerbé la polarisation, mais a aussi choisi délibérément de jeter de l’huile sur le feu, de la tension à la tension, de la brutalité à la brutalité. Elle est d’avis que sa stratégie vise à diviser la gauche en deux factions, tout en empêchant toute possible fusion qui pourrait se créer sans lui.
Face à la vaine stratégie de flou de Mélenchon, et sa politique de brutalité, Mme Toussaint a proposé une « troisième voie ». Elle a également exprimé son désir de bâtir un Etat providence européen pour combattre les égoïsmes nationaux, en opposant le « pacte vert » et le « pacte brun ».