Sur la scène américaine, Joe Biden navigue à travers la délicate intersection de la liberté d’expression et de l’obéissance à la loi, particulièrement visible sur les campus universitaires. Le 2 mai, en réponse à la protestation contre le conflit à Gaza, le président américain s’est adressé au pays. Il a affirmé que les États-Unis n’étaient pas un régime oppressif qui réprimaient les voix et éteignaient les divergences d’opinions, mais a également insisté sur l’importance prédominante de l’ordre public. Pourtant, dans son allocution, Biden a omis une référence fondamentale au centre du mouvement étudiant : Gaza.
Face à plus de 2000 arrestations à travers le pays, et du risque potentiel de « désordre » et de « chaos », Biden a décidé d’établir une séparation entre les aspects sécuritaires de la contestation aux États-Unis et le conflit même ayant lieu en Palestine, dans la bande de Gaza. À diverses occasions, Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison Blanche, a utilisée une expression marquante pour décrire cette période: « Un moment douloureux ». Elle présente l’Amérique comme si elle traversait une période de douleur intense, similaire à un deuil ou un trauma, évitant toute association politique. Cependant, à l’origine, ce mouvement est de nature politique et est considéré comme une réponse aux résultats significatifs du vote blanc protestataire lors des primaires démocrates dans l’État du Minnesota, Michigan et Wisconsin.
La Maison Blanche regarde avec anticipation vers la fin de l’année scolaire en anticipant un retour à la normalité. Elle évite actuellement le débat sur les origines des problèmes, en mettant l’accent sur les actions des manifestants et leur façon de s’exprimer. Cette expression est souvent radicale, unidimensionnelle et imprégnée d’une aversion pour Israël. Cependant, le besoin de transparence exprimé par les étudiants mécontents envers leurs universités – concernant leurs investissements considérés comme compromis – peut également être adressé à l’administration Biden. Quels ont été les envois d’armes à Israël depuis le 7 octobre? Quels sont les résultats des enquêtes promise par Israël sur les allégations de crimes de guerre à Gaza? Quelle est éventuellement la responsabilité des États-Unis par association, selon le droit international, dans ces crimes?
Entre humanité et sécurité
Lorsque Joe Biden déclare que « l’ordre doit prévaloir », il veut transmettre plusieurs messages. Le premier concerne son engagement constant et sincère envers la lutte contre l’antisémitisme. En décembre 2022, une équipe dédiée associant plusieurs agences fédérales avait été formée sur ce sujet. Le 7 mai, le président parlera au mémorial de l’Holocauste à Washington, pour discuter de la lutte essentielle contre ce fléau qui revient en force.
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