Dans le but de discuter de l’autorité à l’école, Nicole Belloubet a organisé une visioconférence interne le vendredi 3 mai. Cette conférence, diffusée sur YouTube, a été accessible au Monde. Les dirigeants de l’éducation nationale, tels que les recteurs et directeurs des services académiques, ainsi que les syndicats y ont participé.
Suite aux déclarations de Gabriel Attal le 18 avril à Viry-Châtillon (Essonne), sur la nécessité de renforcer l’autorité, le respect et le civisme dans la société, cette conférence a été mise en place. Attal avait exprimé ces préoccupations suite à plusieurs incidents impliquant des adolescents violents. Le Premier ministre a donc demandé des propositions concrètes concernant la justice pour les mineurs, la parentalité et l’éducation, dans un délai de deux mois.
Pendant la visioconférence, les éducateurs n’ont pas eu l’opportunité de s’exprimer, bien que les interventions d’un philosophe et d’une chercheuse en psychologie aient été au programme. On attend les conclusions de ces discussions pour le 20 mai.
Belloubet concentre le débat sur trois points clés : comment responsabiliser les élèves, comment impliquer davantage les parents et leur faire assumer leurs responsabilités, et comment rendre l’école à la fois un lieu plus sûr et qui protège mieux. En fait, selon les résultats du Programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves en 2022, la France est l’un des pays de l’OCDE où le climat disciplinaire est le moins apaisé. Selon une enquête de l’OCDE de 2018, un cinquième du temps de classe est consacré au maintien de la discipline au collège et à l’école.
Un dernier point a été mis en avant pendant cette visioconférence : il est important de ne pas mélanger autorité et autoritarisme.
Faisant écho à l’orientation définie par le gouvernement, Nicole Belloubet a saisi l’occasion pour défendre une approche axée sur l’éducation, tandis que Gabriel Attal insiste principalement sur l’aspect punitif. « Dans une démocratie, l’autorité est construite, elle n’est pas imposée », déclare fermement Nicole Belloubet. La ministre invite à « prendre de la distance » par rapport à ce concept. Il est question de « déterminer quelle forme d’autorité nous désirons mettre en avant au sein de notre société », car « en plus de l’autorité qui élève, soutien et favorise la croissance, il existe également une autorité qui opprime, infantilise et entrave ».
« En bref, nous ne devons pas confondre autorité et autoritarisme », avertit la ministre de l’Éducation nationale. L’ancienne garde des sceaux l’admet, cette discussion « ne doit viser qu’un seul objectif » : « permettre à nos étudiants, une fois devenus adultes, de développer une autorité naturelle qui facilitera la création de liens sociaux harmonieux ».
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