Catégories: Actualité
|
4 mai 2024 9 h 09 min

Attaque Israélienne à Rafah: Dommages Inacceptables

Partager

La ville de Rafah, située au sud de la bande de Gaza, abrite plus d’un million de Palestiniens déplacés par la guerre. Une attaque israélienne sur cette ville pourrait entraîner des dommages inacceptables, a prévenu le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, le 4 mai. M. Blinken a indiqué qu’aucun plan n’a été proposé par Israël pour sauvegarder les vies civiles en cas d’assaut. Il a précisé que sans un tel plan, les États-Unis ne pourraient soutenir une opération militaire à grande échelle à Rafah.

Cette déclaration a été faite lors du Forum Sedona de l’Institut McCain, en Arizona. Le directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé une préoccupation similaire lors d’une interview sur X. Il a averti que une intervention militaire de grande envergure à Rafah pourrait non seulement entraîner un massacre, mais aussi fragiliser un système de santé déjà affaibli.

Actuellement, le Premier Ministre Israélien, Benyamin Netanyahu, envisage de lancer une attaque terrestre pour, selon lui, « détruire » les dernières forces du Hamas à Rafah. Les leaders européens, l’ONU, et les États-Unis, le principal allié d’Israël, ont tous exhorté M. Netanyahu à abandonner ses plans d’une offensive terrestre sur la ville.

Au delà du lourd prix humain, une action militaire risquerait de porter un « coup sévère » aux efforts humanitaires dans l’ensemble de la bande de Gaza, a mis en garde le porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Jens Laerke, depuis Genève. Rafah, à la croisée des axes humanitaires, voit sa situation fragile aggravée par un « système de santé en ruines », selon l’OMS, avec seulement douze des trente-six hôpitaux de Gaza restants en activité.

D’après l’OMS, le « système de santé est en ruines »
En collaboration avec ses partenaires, l’OMS s’efforce de restaurer et de ranimer les services de santé, mais un tel système de santé ne pourrait suffire en cas d’escalade des victimes qu’une intrusion à Rafah engendrerait, selon l’annonce faite vendredi.

Dans Rafah, les trois hôpitaux encore partiellement en activité « poseront un risque pour les patients, le personnel, les secouristes et les travailleurs humanitaires si les conflits s’aggravent à proximité et, par conséquent, deviendront rapidement inutilisables », indique l’OMS.

Se trouve également en « situation critique » l’hôpital européen de Gaza, à l’est de Khan Younès, qui « pourrait se retrouver isolé et inaccessible » en cas de attaque potentielle à Rafah, laissant au sud de la bande de Gaza « seulement six hôpitaux de campagne ».

Dans le but de soulager la pression sur les hôpitaux en prévision d’une possible intervention israélienne au sud, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) prépare la mise en place de nouveaux établissements sanitaires au centre et au nord de Gaza, ainsi qu’un hôpital mobile à Rafah. Un transfert conséquent de matériels médicaux préalablement entreposés à Rafah vers un nouveau dépôt plus au nord a été effectué, car ceux-ci risqueraient de ne plus être accessibles lors de l’incursion.
Cependant, en dépit d’une planification d’urgence et d’efforts soutenus, l’OMS prévoit une augmentation importante de la mortalité et de la morbidité lors de l’assaut militaire. L’organisation appelle au respect de la nature sacrée des traitements médicaux et à la suppression des entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence à travers Gaza.
Les négociateurs du Hamas sont attendus au Caire ce samedi, alors que les discussions pour un potentiel cessez-le-feu se poursuivent. M. Blinken a affirmé vendredi que le Hamas reste le principal obstacle entre la population de Gaza et un cessez-le-feu. « Nous sommes impatients de voir s’ils sont réellement prêts à accepter le cessez-le-feu et à libérer les otages », a déclaré M. Blinken.
Le Hamas a déclaré vendredi, par le biais d’un communiqué publié tard dans la soirée, être dans une « attitude positive ». « Suite aux contacts récents avec les médiateurs égyptiens et qataris, la délégation du Hamas se déplacera ce samedi au Caire pour finaliser les discussions », a annoncé le mouvement islamiste palestinien.

Depuis son installation au pouvoir à Gaza en 2007, le Hamas a affirmé son intention de mettre un terme à l’agression israélienne, demandant le retrait des troupes israéliennes et un accord sérieux pour l’échange d’otages israéliens et de détenus palestiniens. Un officiel de haut rang au sein du mouvement islamiste a révélé à l’Agence France-Presse que la délégation arrivera au Caire samedi matin, dirigée par Khalil Al-Hayya, le second en commandement de cette faction politique à Gaza.

D’après le site Axios, William Burns, directeur de la CIA, est déjà arrivé au Caire vendredi soir, indiquant qu’il était temps de prendre des décisions cruciales après plusieurs mois de négociations. Les médiateurs – l’Egypte, le Qatar et les États-Unis – attendent depuis près d’une semaine la réponse du Hamas à une proposition de cessez-le-feu faite fin avril.