L’autorité maritime de Shanghai a averti que, le 1er mai, le point de convergence du fleuve Yangzi Jiang et de la mer de Chine serait hors d’accès en raison d' »activités militaires ». La source officielle de nouvelles, Chine Nouvelle, rapporte qu’à environ huit heures ce jour-là, le Fujian, le troisième porte-avions chinois, a quitté le chantier naval de Jiangnan, situé à l’embouchure du fleuve le plus long d’Asie, pour ses premiers essais en mer. Ces tests ont pour but d’évaluer principalement la fiabilité et la stabilité de la propulsion et des systèmes électriques du bateau.
Les images diffusées par la presse officielle ne montrent d’ailleurs aucun avion sur le navire ; les essais concernant son aspect le plus innovant, ses catapultes, ne sont pas encore commencés. Contrairement aux deux premiers porte-avions chinois, le Fujain, nommé d’après la province en face de Taiwan, que la Chine s’engage à réunifier avec le continent, possède un pont plat, pas en forme de tremplin. Ceci est dû au fait que l’armée chinoise a réussi à concevoir une catapulte électromagnétique qu’elle devra pourtant encore tester en conditions réelles.
Décoller depuis une surface plane permet de transporter davantage de charge – soit plus de carburant pour une portée géographique plus large pour les avions de chasse, soit des armements plus lourds – grâce à un système de catapultage. Le bout de pont incliné que l’on voit sur les deux porte-avions chinois déjà en service, mais aussi sur ceux de la Russie, de l’Inde et du Royaume-Uni, en fait de tous les pays du monde possédant des porte-avions, à l’exception des États-Unis et de la France, réduit au contraire la charge emportée.
Comme les porte-avions américains des générations précédentes, le porte-avion français, Charles de Gaulle, utilise un système de catapulte à vapeur. Cependant, ce système est plus volumineux, moins flexible et plus gênant que le système de nouvelle génération qui a été installé sur les porte-avions américains depuis l’arrivée du Gerald R. Ford dans la flotte américaine en 2017. Ce nouveau système a nécessité plusieurs années pour être totalement opérationnel. La Chine semble avoir rattrapé cette avancée technologique moderne, mais elle devra encore la tester.
La plate-forme à plat de ce nouveau porte-avions est représentative du progrès technologique chinois. Les pistes de ses deux porte-avions actuellement en service sont un rappel de son héritage soviétique et de l’effort d’apprentissage que Pékin a dû faire pour en diverger. Le premier porte-avions, baptisé en l’honneur de la province du Liaoning, n’était achevé qu’aux deux tiers dans les chantiers navals soviétiques de la mer Noire lorsque l’URSS s’est effondrée. Un entrepreneur chinois basé à Hongkong, Xu Zengping, avait acheté le navire auprès des chantiers navals ukrainiens en 1998 pour 20 millions de dollars, prétendant qu’il voulait en faire un casino flottant à Macao.
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