Au lieu de mettre fin aux manifestations en faveur de la Palestine, un débat important intitulé « Town Hall » s’est déroulé le jeudi 2 mai à Sciences Po, à Paris. Ce débat qui a réuni 350 personnes, dont des étudiants, des enseignants et des employés, n’a fait qu’exacerber les tensions. Hicham, le porte-parole du comité Palestine de Sciences Po Paris, a déclaré devant l’établissement que le mouvement continuerait par un « sit-in pacifique » dans le hall et le commencement d’une grève de la faim par une étudiante à 14 heures, « en solidarité avec les victimes palestiniennes ».
Il prévient qu’ « au fil de la journée, d’autres étudiants la rejoindront » et qu’ils persisteront jusqu’à « la tenue d’un vote public non anonyme au conseil de l’Institut pour l’enquête sur les partenariats avec les universités israéliennes », a prévenu l’étudiant en master en droits de l’homme et projets humanitaires à l’école des affaires internationales.
Alors que le « Town Hall » se terminait, les étudiants sortaient peu à peu sur le trottoir de la rue Saint-Guillaume, laissant entendre des clameurs et des slogans tels que » Israël assassin, Sciences Po complice « , chantés par une cinquantaine de membres du comité Palestine.
Dans la rue, certains étudiants louaient le calme et la qualité des échanges, malgré une « dérive » finale : en réponse à un étudiant juif se proclamant antisioniste, l’administrateur provisoire de Sciences Po aurait affirmé que ces déclarations pouvaient « choquer » d’autres jeunes présents. Cette déclaration a suscité des huées de désapprobation parmi les étudiants. « La réaction de [Jean] Bassères était très maladroite », a jugé un étudiant en journalisme, qui a préféré rester anonyme. Un clivage profond persiste.
Jean Bassères, lors de son entretien avec la presse après le débat, a souligné que le débat a été par moment difficile, souvent touchant et qu’il y avait eu des divergences d’opinion puissantes. Il a exhorté tout le monde à agir de manière responsable alors que commence la session d’examen de fin d’année pour environ 15 000 étudiants le lundi 6 mai. Affichant une extrême prudence, il a rejeté la demande d’un groupe de travail pour enquêter sur nos liens avec les institutions et entreprises israéliennes, rappelant aux étudiants qu’il existe déjà un système de gouvernance à Sciences Po qui s’occupe de ces questions. Il anticipait que cela susciterait des réactions.
Les étudiants engagés demandent la création de ce groupe de travail et la publication d’un rapport sur les partenariats académiques et économiques par rapport aux violations du droit international et des droits de l’homme en Palestine. « Nous collaborons avec des universités à travers le monde: en Chine, en Inde, au Mexique, au Burkina Faso, au Canada… Les liens universitaires sont les derniers que nous devrions rompre », a affirmé à la presse Arancha Gonzalez, doyenne de l’école des affaires internationales et ancienne ministre des affaires étrangères espagnole. Nous avons 480 universités partenaires, c’est ce qui fait la richesse de notre institution. »
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