Science Po Lille et l’Ecole de journalisme de Lille (ESJ), à peine séparées par un centaine de mètres, ont été interrompues depuis le matin du jeudi 2 mai. Un maigre cordon de policiers a été mis en place pour les distinguer. Ils ont décidé de se joindre au mouvement de solidarité envers la population de Gaza, un mouvement pris à d’autres IEP et universités en France, dont la décision a été prise du 1er mai dans un jardin public à proximité. Des étudiants de l’ESJ, de l’IEP de Lille, mais aussi d’autres universités de Lille étaient présents, discutant pour parvenir à un accord sur un texte collectif.
Tôt jeudi matin, une première tentative de blocage de Sciences Po a été stoppée par la police patrouillante qui a utilisé deux grenades lacrymogènes, selon un officier sur place, pour disperser les manifestants. Ils se sont rapidement redirigés vers l’ESJ, où ils ont utilisé des poubelles de grande taille et des barrières pour bloquer l’entrée, sécurisée avec des chaînes. Il n’a été signalé aucune intrusion dans aucun des deux établissements.
Dans l’aube, Sciences Po a choisi de rester fermé et d’abandonner les examens initialement prévus la veille. C’est pourquoi les protestataires se sont établis devant l’ESJ, renforcés par des renforts provenant des universités lilloises et du Comité France Palestine Solidarité. Une foule d’environ cent personnes chantant des slogans: « Lorsqu’on tue des enfants de Gaza et de Palestine, on tue le genre humain! » et « Arrêtez immédiatement les hostilités! ». Attachés aux murs ou placés sur les poubelles, des panneaux demandent « plus d’éthique sur nos plateformes » et soulignent, selon Reporters sans frontières, « plus de 100 journalistes ont été tués à Gaza » depuis le 7 octobre. Ils accusent: « Israël criminel, Emmanuel Macron complice ».
Cessation des collaborations
« Sur le fond, nous sommes en adéquation avec tous les autres mouvements de protestation qui se déroulent ailleurs », précise Maël (les noms ont été modifiés à la demande des étudiants), « mais en tant que futurs journalistes, nous sommes déconcertés par la manière dont les médias couvrent cette tragédie ». Paul parle de » double standard dans la sympathie » et critique le fait que » toute personne qui tente de défendre les Palestiniens est soupçonnée d’antisémitisme. Les débats devraient se concentrer sur les faits. « Pour Myriam, » la guerre devient de plus en plus féroce, de plus en plus terrifiante. On ne voit que la situation se détériorer. « Elle demande » l’arrêt des collaborations entre son institution [Science Po] et les universités de Tel-Aviv et de Jérusalem « , qui prévoient des échanges d’étudiants en master à partir de la prochaine rentrée.
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