L’écrivaine et essayiste américaine Siri Hustvedt a exprimé sa frustration et son sentiment d’avoir été dépossédée de sa « dignité » après l’annonce du décès de son mari, Paul Auster, par une amie du couple au New York Times avant qu’elle n’ait eu la chance de l’annoncer elle-même. Siri Hustvedt avait donné des nouvelles de la maladie de son époux, un cancer du poumon, en mars 2023.
Paul Auster, écrivain accompli, poète et scénariste reconnu internationalement grâce à sa Trilogie New-yorkaise, est décédé entouré de sa famille à 77 ans, des suites de son cancer du poumon. La nouvelle a été relayée par le New York Times, citant l’autrice et journaliste américaine Jacki Lyden, une amie de la famille.
Siri Hustvedt, 69 ans, auteur de plusieurs romans et essais dont Les Yeux bandés et Un été sans les hommes, a déploré la situation, affirmant qu’elle avait imaginé être celle qui annoncerait la mort de son mari. Elle a exprimé son ressenti sur Instagram : « On nous a volé cette dignité. Je ne connais pas toute l’histoire mais je sais ceci : c’est mal ».
« Paul Auster nous a quittés à son domicile à Brooklyn, dans une pièce qu’il adorait – la bibliothèque – le 30 avril 2024 à 18h58, entouré de ses proches », révèle la poétesse et philosophe Siri Hustvedt sur sa page Instagram. Elle affirme avoir constaté que les médias relayait déjà la nouvelle de son décès et publiait des nécrologies bien avant que son corps n’ait été transféré. Elle se plaint que ni elle, ni leur fille Sophie, ni leur gendre Spencer, ni ses sœurs, que Paul considérait comme les siennes, n’ont eu le temps de pleurer leur perte avant que l’information ne se répande sur le web. « Nous n’avons même pas eu la chance de partager la nouvelle avec nos proches avant qu’elle ne soit diffusée sur internet », déplore-t-elle.
Siri avait annoncé en mars 2023 que Paul était atteint d’un cancer du poumon. Au mois d’août, dans un message émouvant accompagné de photos de leur jeunesse, elle exprimait sa tristesse que son époux n’ait pas réussi à « s’échapper du pays du cancer. » Elle ajoutait que désormais dans la vieillesse, ses jours d’enfance, de jeunesse et d’âge adulte avaient passé.
Siri conclut son message en citant le philosophe Sören Kierkegaard et son œuvre sur la maladie et la mort. « Paul n’a jamais quitté le pays du cancer. Pour reprendre les mots de Kierkegaard, son voyage a été de la maladie à la mort. »
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