Le délai légal pour l’interruption volontaire de grossesse (IVG) au Danemark sera étendu de douze à dix-huit semaines, a déclaré le ministère de la santé le vendredi 3 mai. Cet annoncement intervient dans un contexte où le droit à l’avortement est remis en question dans plusieurs pays.
La ministre de l’intérieur et de la santé danoise, Sophie Lohde, a déclaré dans un communiqué qu’après un demi-siècle, il est temps de faire évoluer les lois sur l’avortement et de renforcer le droit des femmes à l’autodétermination.
La présidente de l’Association médicale danoise, Camilla Rathke, a exprimé sa satisfaction, affirmant que les femmes auront désormais le temps et le droit de réfléchir à leur décision.
De plus, les jeunes femmes danoises, âgées de 15 à 17 ans, auront le droit d’avorter sans le consentement de leurs parents.
Le droit à l’avortement, qui est contesté ou même interdit dans certaines régions du monde, a été instauré au Danemark en 1973. L’automne dernier, la majorité des membres du Conseil d’éthique avait recommandé d’étendre le délai à dix-huit semaines, à l’instar de la Suède. Le Conseil a souligné qu’un délai de dix-huit semaines offre une marge supplémentaire par rapport à la viabilité du fœtus, qui est généralement atteinte à vingt-deux semaines.
Le projet de loi, soutenu par tous les partis d’opposition de gauche, sera introduit au Parlement lors de la session 2024-2025 et entrera en vigueur le 1er juin 2025.
D’après les données de l’organisation non gouvernementale américaine Center for Reproductive Rights (CRR), 40% des femmes à travers le monde résident dans un pays où leur droit à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) est limité ou refusé. Cette ONG se consacre depuis trois décennies au suivi des changements dans les lois relatives à l’avortement à l’échelle globale.
En ce qui concerne l’Europe de l’Ouest, le droit à l’IVG peut être exercé jusqu’à la vingt-quatrième semaine de grossesse au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, et jusqu’à la vingt-deuxième semaine en Islande.
En France, le droit à l’IVG a été établi en 1975 grâce à la loi Veil. En mars 2022, ce droit a été consolidé avec l’introduction d’un texte législatif qui étend la période légale d’avortement jusqu’à la quatorzième semaine de grossesse. De plus, lors de leur réunion à Versailles le 4 mars 2024, les parlementaires ont adopté une réforme constitutionnelle visant à protéger le « droit de choisir » d’avoir recours à une IVG.
Néanmoins, la réalité montre une fragilité quant à l’accès à l’IVG. Le taux d’avortements, bien qu’en augmentation ces dernières années, varie en fonction du statut ou du niveau socio-économique des femmes, ainsi que de la proximité des installations médicales adaptées. L’évocation d’une « liberté garantie » en matière d’IVG, plutôt que d’un droit, a remis sur le tapis la question des financements nécessaires à cette politique de santé publique.