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« Biden: Les Américains peuvent manifester »

Dans une déclaration récente à la presse, le 2 mai, Joe Biden a brisé son silence sur les rassemblements en soutien à la Palestine qui se déroulent dans les universités américaines. Il a déclaré que bien que les citoyens américains aient le droit de manifestater, ils ne devraient pas créer de désordre. Il a souligné le droit de chaque personne à l’éducation, à obtenir un diplôme, à se déplacer autour du campus en sécurité sans crainte d’être agressés.

Biden a précisé qu’aucune forme d’antisémitisme ou de menaces envers les étudiants juifs ne doit être tolérée dans les campus américains. « Il n’y a aucune place pour le discours de haine ou la violence, que ce soit de l’antisémitisme, de l’islamophobie ou de la discrimination contre les Arabes américains ou les Palestiniens américains. Il n’y a aucune place pour le racisme en Amérique », a insisté Biden.

Dans son discours depuis la Maison Blanche, le président des États-Unis a défendu la liberté d’expression et le droit de protester, tout en soulignant l’importance du maintien de l’ordre: « La dissidence est essentielle à la démocratie, mais elle ne doit jamais provoquer le désordre. » Biden a précisé qu’il n’était pas favorable à l’idée de mobiliser la garde nationale sur les campus et a assuré que ces manifestations ne modifieraient pas sa stratégie au Moyen-Orient.

Les universités américaines vivent des manifestations estudiantines contre le conflit à Gaza, agitant les États-Unis. Plusieurs campus ont vu la présence policière se intensifier, avec de récentes arrestations après des interventions à Los Angeles et New York. Jeudi matin, les forces de l’ordre ont démonté les barricades érigées par les étudiants à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Les policiers, en tenue anti-émeute, ont enlevé des barrières ainsi que des planches, et un nombre de manifestants ont été arrêtés, comme le montrent des images sur CNN.

À l’Université du Texas à Dallas, la police a démantelé un camp de manifestants mercredi et a arrêté au moins dix-sept personnes pour  » intrusion criminelle « , selon l’université. D’autres arrestations ont eu lieu à l’Université Fordham de New York où un autre camp de manifestants a été évacué de leur campus, selon des officiels. Près de 300 personnes ont également été arrêtées à New York sur deux sites universitaires, a rapporté la police de New York lors d’une conférence de presse mercredi.

Durant la nuit de mardi à mercredi, la police a expulsé par la force des manifestants qui s’étaient barricadés dans un bâtiment de la prestigieuse Université Columbia à Manhattan, point de départ de la mobilisation étudiante en faveur de Gaza.

« Meghnad Bose, un étudiant de Columbia a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que la police a fait preuve d’une brutalité et d’une agressivité extrêmes envers certains individus. Il a affirmé que des arrestations arbitraires ont eu lieu, faisant de nombreux blessés parmi les étudiants, certains devant même être conduits à l’hôpital, selon une déclaration de la coalition des groupes étudiants propalestiniens de Columbia sur Instagram. Minouche Shafik, présidente de l’Université, a exprimé son regret sur la situation.

Elle a expliqué que, bien que les protestataires luttent pour une cause significative, l’intervention des forces de l’ordre a été nécessaire suite à des « actes destructeurs » perpétrés par des « étudiants et militants extérieurs ». Elle a en outre critiqué des « propos antisémites » tenus lors de ces rassemblements.

Dans d’autres nouvelles, des campements ont été démantelés tôt mercredi matin sur les campus universitaires d’Arizona à Tucson et de Wisconsin-Madison, selon des rapports de médias locaux.

Ces deux dernières semaines, une vague de manifestations en soutien à Gaza s’est propagée à travers les États-Unis, de la Californie aux grandes universités du Nord-Est, évoquant des manifestations anti-guerre du Vietnam. Les étudiants demandent aux institutions de couper les liens avec des bailleurs de fonds ou des entreprises liées à Israël, critiquant le soutien de Washington à son allié israélien. »

Contrairement à d’autres établissements, l’Université de Brown, située dans l’État du Rhode Island, a déclaré avoir conclu un accord avec les protestataires. Cet accord est conditionné par le démantèlement du camp des manifestants et propose qu’un vote ait lieu en octobre à l’université pour discuter d’un possible « désinvestissement » dans les « entreprises qui facilitent et bénéficient du génocide à Gaza ».

Selon le décompte de l’AFP, depuis le 17 avril, les autorités ont arrêté des personnes dans au moins trente campus universitaires. Les images de policiers anti-émeutes sur le terrain universitaire ont fait le tour du monde, provoquant des réactions vives de la part de la classe politique, dans un contexte de polarisation à seulement six mois de l’élection présidentielle.

Mercredi, la Maison Blanche a condamné un « faible pourcentage d’étudiants qui causent le chaos ». « Les étudiants ont le droit d’assister aux cours et de se sentir en sécurité », a déclaré Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la présidence, tout en ajoutant qu’ils allaient « continuer à insister sur la nécessité de dénoncer l’antisémitisme ». Lors d’un rassemblement dans le Wisconsin, l’ancien président Donald Trump a estimé que « New York était sous assiégé la nuit dernière ».

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