Le vendredi 3 mai, la plateforme d’information « Arrêt sur images » a exprimé son indignation face à la vague de haine en ligne dirigée contre leur journaliste Nassira El Moaddem. Celle-ci avait fait l’objet d’attaques après avoir dépeint la France comme un « pays de racistes dégénérés ». Nassira El Moaddem est en effet au coeur d’une campagne de harcèlement raciste extrêmement virulente menée par l’extrême droite depuis plus de deux jours, déclare « Arrêt sur images » dans une note transmise à l’Agence France-Presse (AFP). La journaliste, qui anime une émission sur la plateforme, envisage de porter plainte face à la multitude de messages haineux qu’elle a reçus sur différents réseaux sociaux, dont Facebook et Instagram.
L’origine de cette vague d’attaques remonte au 30 avril, lorsque Nassira a réagi à un article de RMC Sport qui rapportait une interdiction faite par la Fédération française de football de porter des casques et des jambières au nom de la laïcité. « Pays de racistes dégénérés. Il n’y a pas d’autres mots. La honte », avait alors écrit Nassira El Moaddem sur l’un des réseaux sociaux, une déclaration qu’elle ne regrette absolument pas. Selon elle, « ce qui s’est passé justifie parfaitement ce que j’ai écrit ».
Le 1er mai, lors de l’émission de Jean-Marc Morandini sur CNews, le député RN Julien Odoul a déclaré: « Si elle n’est pas satisfaite, qu’elle parte. ». Il a également appelé à sa suspension par Radio France, où elle n’a pourtant plus travaillé depuis 2022. Suite à ces propos, la journaliste d’origine marocaine a reçu des « centaines de messages d’insultes racistes et de menaces de mort », ce qui a provoqué l’indignation d »Arrêt sur images ».
L’organisation « Arrêt sur images » a critiqué les médias appartenant à l’homme d’affaires conservateur Vincent Bolloré, y compris CNews, le JDD et C8, pour avoir alimenté la haine et diffusé de fausses informations, notamment l’affirmation selon laquelle elle serait toujours employée de Radio France, dans l’émission « Touche pas à Mon poste ! » (« TPMP ») présentée par Cyril Hanouna. Aucune réponse n’a été obtenue de CNews et C8 suite aux sollicitations de l’AFP.
Soutien de la part des sociétés de journalistes
Des organisations de journalistes ont également pris position, comme celle de BFM-TV qui a déclaré sur X que les commentaires de Nassira El Moaddem peuvent être jugés exagérés ou inappropriés, mais que les attaques systématiques à son encontre sont inadmissibles.
Les associations de journalistes de Radio France et de producteurs de France Inter ont aussi dénoncé le cyberharcèlement raciste et extrêmement virulent qu’elle subit, en plus du soutien exprimé par les rédactions du Monde, du Nouvel Obs, de Libération, de Mediapart et du Canard enchaîné.
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