Depuis le début de l’année, une seule interrogation préoccupe la sphère politique britannique : la date des prochaines élections générales. Plusieurs hypothèses sont envisagées. Certains envisagent qu’elles pourront se tenir en juin, après les élections locales du 2 mai, qui pourraient être désastreuses pour les conservateurs. D’autres suggèrent une date en mi-juillet, juste après le retour de Rishi Sunak, le Premier Ministre conservateur britannique, du sommet de l’OTAN à Washington.
La tenue d’un scrutin en septembre serait avantageuse pour les conservateurs, leur permettant d’éviter les coûts de leur congrès annuel début octobre. Par ailleurs, organiser les élections législatives en mi-octobre ou fin octobre, après ce rassemblement, pourrait renforcer la cohésion des conservateurs avant le vote. Opter pour une date d’élection tardive, après l’élection présidentielle américaine de début novembre, donnerait le temps d’absorber les conséquences d’un éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Alors que ce débat semble avoir peu d’importance pour les citoyens britanniques, il reste néanmoins incertain : personne ne peut garantir la date choisie, d’autant que Rishi Sunak pourrait ne pas avoir décidé, car le choix de la date des élections législatives revient au premier ministre selon la loi sur la Dissolution et l’appel du Parlement adoptée en 2022. Les élections peuvent avoir lieu quand il le souhaite, à condition d’être convoquées au plus tard le 17 décembre 2024, soit exactement cinq ans après que le Parlement s’est réuni pour la première fois post élections législatives de décembre 2019. Les différents partis politiques ont ensuite vingt-cinq jours pour mener campagne.
Garder le parti travailliste sur la sellette.
Downing Street ne semble pas disposer à mettre fin aux rumeurs. M. Sunak réitère constamment son estimation que les élections auront probablement lieu lors de la seconde moitié de cette année, tout en n’écartant pas la possibilité d’un vote printanier ou estival. Cette incertitude offre un bonus considérable : cela met une pression constante sur le Labour, le parti d’opposition majeur, qui est forcé de mener une campagne depuis plusieurs mois par peur d’élections anticipées. Mais avec l’adoption définitive de la loi « Safety of Rwanda » (la Sécurité du Rwanda) le mardi 23 avril, il semble de plus en plus plausible que les élections pourraient être organisées en automne.
Cette loi très debattue est en faveur de faire du Rwanda un lieu sûr pour les demandeurs d’asile. Cette législation devrait faciliter l’exécution du traité de sous-traitance des demandeurs d’asile au Rwanda, signé avec Kigali en avril 2022. Elle vise à limiter les démarches de recours contre les expulsions. M. Sunak a proposé que les premiers avions transportant des demandeurs d’asile vers le Rwanda pourraient décoller mi-juillet, soit dans environ dix à douze semaines. Downing Street est optimiste que l’impact dissuasif sur les traversées de la Manche pourrait se manifester dès l’été ou au début de l’automne. Déjà, le gouvernement irlandais s’inquiète d’une augmentation récente de migrants atteignant le Royaume-Uni via l’Irlande du Nord, cherchant à échapper au danger de l’expulsion.
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