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« Sacrifice des pollinisateurs pour le court-termisme »

L’inspiration pour les décisions politiques devrait davantage provenir des abeilles, ces êtres qui font des choix basés sur le bénéfice collectif plutôt que sur l’intérêt personnel. Actuellement, Gabriel Attal et son gouvernement mènent une politique agricole orientée vers le profit des entreprises agro-alimentaires, au détriment de notre environnement. Que ce soit pour la protection des abeilles, la préservation de l’eau, des sols, de l’air, de notre alimentation ou de notre qualité de vie, les égards sont insuffisants.

Marc Fesneau, le ministre français de l’agriculture, contribue activement à l’effritement des fondations d’une transition vers l’agroécologie. Le projet de loi pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture, présenté par le gouvernement Attal au début du mois d’avril, est un pas en arrière sur le plan écologique.

Des régressions alarmantes sont également prévues dans la mise à jour annoncée fin janvier du plan Ecophyto, qui avait comme objectif de réduire de moitié l’utilisation de pesticides d’ici 2030. À Bruxelles, Marc Fesneau bloque également les progrès obtenus après de dures batailles dans la révision de la PAC ou du pacte vert pour l’Europe. Le Parlement européen a validé ce recul le 24 avril, lors d’une « procédure d’urgence », anéantissant des années d’efforts pour obtenir des promesses de changements.

On note également une remise en question des recherches scientifiques.

En l’espace de quelques semaines, le gouvernement dirigé par le président Emmanuel Macron, débordé par la fureur du secteur agricole, a choisi de remettre en question des années de recherche scientifique, d’engagement citoyen et de preuves indiscutables de l’existence d’un autre possible modèle agricole. Les pollinisateurs ont été mis de côté pour privilégier le court-terme et les avantages d’une minorité.

N’oublions pas que 60 à 80 % de l’approvisionnement alimentaire mondial est tributaire de la pollinisation, qui comprend les fruits, les légumes, et les aliments à base d’huile végétale, contribuant ainsi à améliorer notre régime alimentaire. Il est essentiel de se souvenir qu’une seule ruche peut butiner jusqu’à 5 millions de fleurs par jour. Comment peut-on envisager de sacrifier ce bénéfice gratuit pour l’usage unique de pesticides, insecticides et autres néonicotinoïdes ? Sans les pollinisateurs, nous pourrions subir une baisse catastrophique du rendement agricole, entraînant une diminution de l’offre et une augmentation des prix de nombreux produits alimentaires.

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