La résistance contre la guerre à Gaza sur plusieurs campus aux États-Unis a fait le bonheur des républicains : la menace « woke » fait une réapparition. Pour eux, rien n’est mieux que la guerre culturelle traditionnelle et partisane qui leur donne l’occasion de cibler les démocrates pour leur supposée indulgence et tolérance envers l’extrême gauche violente. Lors de l’évacuation du camp de protestation à l’université Columbia, à New York, en soirée, le 30 avril, les trois principales stations d’information étaient en couverture spéciale. CNN avait même trois correspondants sur le campus. Toutefois, c’est Fox News qui semblait la plus passionnée par l’événement.
Le titre à l’écran faisait référence à des manifestants « anti-Israël ». En direct, Stephen Miller, conseiller discret de Donald Trump, soutenait que « tout cela est à cause de Joe Biden. Lui et son parti attisent les flammes de l’antisémitisme. » D’après M. Miller, les campus seraient maintenant sous le contrôle de « la tyrannie et l’anarchie », et la libre entrée aux salles de classe serait compromise. L’emblématique animateur Sean Hannity avait l’intonation sombre des jours tragiques. « Il semble que l’Amérique manque de clarté morale », disait-il, au moment de recevoir un appel téléphonique d’un invité surprise : Donald Trump, qui était ce jour-là dans un tribunal de Manhattan en tant qu’accusé. « Je suis convaincu que beaucoup d’agitateurs sont rémunérés », disait l’ancien président. Selon lui, la preuve en était les pancartes portant des slogans identiques.
Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a été le premier à se focaliser sur le sujet de l’assistance militaire à l’Ukraine, qu’il a soutenu par le passé. Le 24 avril, il s’est rendu à l’université de Columbia pour exhorter sa présidente, Nemat Shafik, à démissionner si elle ne pouvait pas « rapidement rétablir l’ordre ». Le mercredi suivant, un projet de loi visant à combattre l’antisémitisme et le négationnisme sur les campus a été adopté par la Chambre des représentants avec 320 votes pour et 91 contre.
Pendant que Joe Biden cherche un équilibre, défendant la liberté d’expression tout en condamnant les actes haineux, les républicains évitent toute nuance. J. D. Vance, sénateur républicain de l’Ohio, a déclaré que participer à de tels mouvements serait le signe d’une « maladie mentale ». Cela contraste avec l’absence de critiques sévères contre Donald Trump lorsqu’il a dîné avec le suprémaciste et antisémite Nick Fuentes à Mar-a-Lago en novembre 2022. Depuis lors, l’ancien président n’a cessé de remettre en question la loyauté des juifs américains, affirmant que « tout juif qui vote pour un démocrate ou Biden devrait consulter un médecin ».
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